Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

mercredi 23 mars 2016

S’en sortir sans Dieu ?

Vous avez remarqué que Dieu est le grand absent autour des attentats, soient-ils ceux de Paris ou de Bruxelles ? On s’en sort très bien sans lui. Nous avons nos valeurs, nos psys, nos débats interminables et nos philosophes. Vraiment, je vous l’assure, on s’en sort très bien sans Dieu. Bientôt, ce sera le retour à la normale, parce que, n’est-ce pas ?, la vie doit continuer.

Pour s’en sortir ainsi, on ne tarit pas le flot de paroles. Paroles de réconfort, de sympathie, ô combien à leur place. Paroles d’analyse et d’évaluation, tant pour chercher des solutions que pour passer le temps, car une journée à remplir, ce n’est pas rien, même quand tu es journaliste, comme on appelle les prédicateurs modernes du culte médiatique. Tout cela, nous a-t-on dit ce matin, est une question d’affects. Plus de sentiments et d’émotions. On a des affects. Tout le monde en a. Ne pas les avoir serait d’être désaffecté, et qui veut ça ?

Des mots. Pour dire quelque chose ou pour ne rien dire, mais surtout pas pour dire … Dieu. Il est absent, parce qu’on a décidé qu’il doit être absent. Plus personne ne parle pour lui en public. Il a été relégué à la clandestinité. Comme d’habitude. Ce sont les faux dieux qui tiennent le crachoir. Comme toujours. Avec leur haine d’Allah Akhbar. Ou avec leur arrogance à l’occidentale. Bien sûr, on l’appellera probablement de sa retraite forcée quand il faudra organiser un deuil public. Alors, sans stigmatiser, surtout pas !, on permettra à tous les dieux de faire leur petit truc. Ça ne fera pas de mal tant que c’est bien contrôlé. Contrôlé, car il ne faut surtout pas laisser déraper Dieu. Même, surtout ?, quand on le met ainsi à contribution, on s’en sort très bien sans lui.

Stigmatiser. Stigmates. Crucifixion. Semaine sainte. Témoignage lointain d’un monde qui veut s’en sortir sans Dieu. Je lisais ce matin, le mercredi des cendres comme la tradition l’a appelé, et les cendres correspondent un peu trop bien à cette triste semaine du 22 mars, je lisais donc ce matin dans l’Evangile cette phrase d’un autre âge. Christ vient d’être cloué sur la croix, entouré de deux malfaiteurs. Le premier lui lance (verbe exact, c’est comme une lance) : “N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même et nous avec toi !” C’est trop banal. Dieu est là pour nous tirer d’un mauvais pas. Si Dieu existe, il n’aurait pas … Banal. Je n’ai pas de place pour toi dans ma vie, ni d’ailleurs dans ma mort, mais à l’occasion … On s’en sort très bien sans lui. Sauf qu’on est sur une croix et que l’avenir s’est bouché.

L’autre malfaiteur réagit alors : “Tu n’as pas la crainte de Dieu, alors que tu subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes; mais lui n’a rien fait de mal.” Toi qui a chassé Dieu de ta vie, de la vie, et qui l’abandonne sur une croix, tu ne vois pas que tu t’es exclu et crucifié en même temps ? Que tu t’es condamné toi-même par la même occasion ? Le prophète Esaïe avait répété à deux reprises : “Il n’y a pas de paix pour les méchants.” Où donc est ta paix ? Toi qui t’en sors si bien sans Dieu, es-tu aveugle devant ta propre culpabilité ? Combien d’enfants avortés témoignent contre toi ? Combien de crucifixions traînent dans tes bagages ? Et maintenant que tu souffres, tu n’as pas la crainte de Dieu ? Si tes souffrances ne te ramènent pas à la raison, y a-t-il encore de l’espoir ?

Mais c’est vrai, tu t’en sors si bien sans Dieu. L’écriture est déjà au mur, mais demain, la fête continue. C’est fou, non ?

Trois jours de deuil pour la Belgique. Trois jours de deuil pour les Belges ?

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