Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

lundi 12 janvier 2015

Je ne suis pas Charlie (2)

La grande marche d’hier a réuni en divers endroits des millions de gens. Ce fut un événement remarquable de confession publique : des millions de gens se sont identifiés par ces mots “Je suis Charlie”. Malheureusement, cette confession ne produira pas une catharsis globale. Car elle ne fut pas tant une confession qu’une profession. Pas : “je me reconnais dans la violence anti-Dieu de Charlie. Je suis Charlie, je suis pécheur comme eux et je mérite autant qu’eux la terrible sentence de la mort.” Cela aurait été révolutionnaire ! Il aurait pu conduire à une vraie liberté.
Mais ce n’était qu’une profession : “moi aussi, je revendique la même liberté et le même héritage de mai 68.” Il n’y aura donc pas de catharsis. Il n’y aura qu’une descente aux enfers. Je m’explique.
On a marché derrière des bannières clamant la liberté d’expression, contre la haine, pour la démocratie, pour des valeurs dont Charlie était, est, le porte-fanion. La liberté. Ce fut la valeur phare de la marche. La démocratie n’est pas en soi une valeur, c’est un système politique avec ses bons côtés et ses perversions, comme tout système politique. L’amour est une belle valeur, encore que, érigé en absolu, libre de toute responsabilité, il n’est souvent qu’une excuse pour le sexe. Marcher contre la haine est une belle chose. Mais agir contre la haine est autrement plus exigeant. La pancarte ‘Dieu n’existe pas’ que j’ai vue dans la foule à Paris, et qui fut une des valeurs négatives typiques de Charlie, ne m’encourage pas à croire que les paroles accoucheront de beaucoup d’actes. La présence des parangons de la haine lors de la marche à Paris, comme le sinistre Mahmoud Abbas, grand meurtrier devant l’Eternel, ne promet rien de bon. [1]
La Liberté. Voilà la nouvelle déesse. La révolution française avait érigé la Raison comme déesse d la France. La mise en place de la guillotine a montré que toute idole est cruelle. Le Christianisme avait fait oublier cette cruauté des idoles. Mais même quelque chose d’aussi éminemment raisonnable que la Raison, une fois érigée en idole s’est prouvée être d’une cruauté intolérable. De même, la Liberté, déesse de la révolution de mai 68, sera une idole cruelle.
Elle est d’ailleurs toute relative. Un exemple suffira pour le démontrer. Si des chrétiens devaient dire de l’homosexualité le tiers du quart de ce que dit Charlie du Christianisme, ils se trouveraient au tribunal. La liberté d’expression n’est ni pour tout le monde, ni pour toute opinion. Elle a un champ d’application rigoureusement restreint. Elle se révélera une dictature terrible et au nom de la liberté, on fermera la bouche à qui on veut.
La liberté que nous voulons préserver à tout prix est une idole cruelle. Elle causera la perte de l’Occident. Cette ultime valeur refuge sera comme un roseau qui perce la main de qui s’en saisit. La liberté sans Dieu sera un piège pour notre monde. Elle n’annonce pas des lendemains qui chantent, mais des nuits qui pleurent.
La vraie liberté est celle qu’a apportée le Christ. Il a dit : Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres. La liberté de Charlie produit l’esclavage parce qu’elle est fondée sur le mensonge. En se lassant du message de Christ, souvent sans même le connaître !, l’Occident a embrassé le mensonge. Il s’y étouffera.



[1] J’entends les protestations (et je sais que cette vérité n’est pas vraiment concernée par la liberté d’expression tant vantée). Cependant, je dis vrai. Il suffit d’analyser la politique activement poursuivie par Abbas : encouragement de meurtres et d’attaques contre des cibles aussi dangereuses que des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées et des rabbins en prière. Ce qui est régulièrement perpétré avec les félicitations de l’autorité palestinienne, et cela depuis des lustres, fait pâlir les événements récents à Paris. Le soutien actif de nos pays à ce genre de choses rend la participation de beaucoup à la marche quelque peu hypocrite.

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