Le culte de la Liberté

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lundi 19 janvier 2015

L’Islam retenu

L’article suivant est paru en novembre 2014 dans un magazine chrétien néerlandais, De Oogst. L’auteur, Hans Frinsel, est missionnaire en Guinée Bissau, un pays à dominance islamique d’Afrique occidentale. Il réagit à la guerre menée contre l’Etat Islamique en Iraq et en Syrie. Il est encore plus actuel en ces jours qui suivent l’attaque contre Charlie-Hebdo à Paris. J’y ai changé les références à la situation néerlandaise contre des références plus générales à notre situation européenne.

“Tu sais, on devrait te tuer !” Un jeune homme était devenu chrétien en se détournant de l’Islam. C’est un membre de sa famille qui lui dit ces mots. Pas avec colère. Même pas comme une menace. Il y avait plutôt du soulagement. Ils n’avaient pas besoin d’aller jusqu’au bout dans les conséquences normales de leur foi.
Pourtant, malgré les bonnes intentions, ces mots contiennent une sombre menace, un potentiel retenu de ce qu’est vraiment l’Islam.
Les politiciens s’inquiètent de la radicalisation des musulmans. Ils aiment faire une distinction entre les radicaux et “l’Islam modéré”. Ils ont besoin d’un Islam modéré et sont prêts à la fabriquer de toutes pièces. Mais existe-t-il un Islam modéré ?
Le mot “modéré” nous donne un sentiment de calme. ‘Modérer, réduire, contenir à l’intérieur d’une certaine mesure’. Mais de quelle mesure parlons-nous ? S’il y a un Islam modéré, cela veut-il dire qu’il y a aussi un Islam originel qui ne le soit pas du tout ? Un Islam modéré tient d’un tour de langage. Bien sûr, il y a des mouvements islamiques modérés, comme les Soufis, un mouvement mystique. Mais dans ce mouvement, le Coran a une place moins exclusive, ce qui fait traiter d’hérésie ce mouvement par d’autres musulmans. Il y a des musulmans libéraux qui ne prennent pas vraiment au sérieux leur propre livre. Mais ils sont extrêmement prudents dans leur manière d’en parler ! Il y a des musulmans modérés, mais il n’y a pas d’Islam modéré. Quant à la frontière entre les musulmans modérés, orthodoxes et radicaux, elle est plutôt floue.
Décapitations
Or, voilà que l’Etat Islamique (EI) nous rend les choses plus faciles. Tout à coup, le mal a reçu une identité claire. Cela convient bien à nos politiciens occidentaux. Maintenant, ils peuvent opposer le reste de l’Islam, qui est “modéré”, et l’EI. Les décapitations par l’EI choquent les ‘amis’ autant que les ‘ennemis’ et rendent beaucoup de gens malades. Obama mobilise une coalition contre l’EI et veut y impliquer tant que faire se peut des états et des mouvements islamiques “modérés”. Mais le problème est évident : l’Arabie Saoudite fait partie de la coalition. Cela fait-il de ce pays un état “modéré” ? L’Islam dans ce pays est tout sauf modéré. La Sharia y est appliquée rigoureusement, et la décapitation comme punition y est tout sauf inconnue, y compris pour des “crimes” que le reste du monde ne considère absolument pas comme des crimes passibles de la peine de mort. Il y a une tolérance zéro envers les autres religions. C’est justement ce pays qui exporte des formes extrêmement orthodoxes de l’Islam qui sont en fait les salles d’accouchement des extrémistes.
Belzébul comme allié ?
Au Pakistan, un autre allié des USA, nous voyons comment la vie des chrétiens est régulièrement mise en danger. En fait, ils sont pratiquement des hors la loi. On voit la même chose dans bien d’autres états islamiques. Chaque année, beaucoup de chrétiens meurent pour leur foi dans ces pays. Ils meurent parce que c’est la loi, la sharia, ou sans que ce soit la loi, et sans pouvoir compter sur la protection de la justice. L’Index mondial des persécutions, édité par Portes Ouvertes, énumère les pays où sévit la persécution. [1] Ces pays ne sont pas tous des états islamiques radicaux. Mais ceux qui pensent autrement sont et demeurent des citoyens de second rang dans ces pays où l’Islam détermine la loi. Au Soudan, une femme fut condamnée à mort, d’abord parce qu’elle s’est mariée avec un chrétien, ensuite parce qu’elle était devenue chrétienne à son tour.
Obama veut impliquer l’Iran dans la coalition contre l’EI. Mais peut-on vraiment considérer ce pays comme un état islamique “modéré” ? N’est-ce pas chasser les démons par Belzébul ? L’Iran a ses propres intérêts pour combattre l’EI, mais elle vise en même temps une toute autre fin que l’Occident. L’Iran est d’ailleurs la force derrière le mouvement terroriste Hezbollah.
Retenu
Ce que l’Occident appelle l’Islam “modéré” devrait en fait être décrit comme un “Islam retenu”. En Europe, beaucoup de musulmans vivent en paix. Beaucoup parmi eux n’ont d’autre ambition religieuse que de continuer ainsi. Mais l’Islam a une autre ambition. Partout où se réveille le vrai Islam naissent radicalisme et jihadisme. Les conséquences du “Printemps arabe” en sont la preuve. Il a été accompagné d’un réveil islamique, et quel résultat !
Il y a quelques années, des dirigeants modernes se plaisaient à souligner que le Jihad n’était pas nécessairement un chemin de violence, mais surtout un combat intellectuel pour la foi islamique. Aujourd’hui, nous voyons que c’est faux. Bien sûr que l’on peut appeler Jihad la diffusion paisible de l’Islam, mais de nos jours, le jihad et le jihadisme sont par définition un chemin de violence islamique. Le Jihad et la violence sont sur la même longueur d’onde.
Une illusion
Tout est concentré sur l’EI. C’est un mal qu’il faut combattre. Mais le mal se résume-t-il à l’EI ? Dans un discours sur le combat contre l’EI, le premier ministre britannique David Cameron a répété ce qui n’est qu’une autre illusion occidentale politiquement correct : L’Islam est une religion de paix. [2] C’est un non-sens et une absurdité. Il voudrait ainsi suggérer qu’il y a une ligne de séparation claire entre les extrémistes et “l’Islam modéré”. Une telle ligne de démarcation est difficile – si pas impossible – à tracer, tout simplement parce qu’elle n’existe pas. Bien sûr, il y a beaucoup de musulmans qui aiment la paix, mais cela n’est pas grâce à leur religion, c’est malgré leur religion. La paix de l’Islam consiste en la soumission de tout et de tous à l’Islam. Il a donc une toute autre définition de la paix.
Toute cette activité intense pour détruire l’EI, est-ce vraiment le bon chemin ? Il y a à juste titre une grande inquiétude devant la croissance de l’extrémisme islamiste dans le monde. L’Occident ne sait pas comment y répondre. C’est pourquoi on essaie de le minimiser. “Il ne s’agit que d’un petit noyau dur, d’un groupe restreint.” L’EI semble donner à cela une étiquette bien définie. Mais on refuse de voir que le problème est autrement plus grand. Une grande coalition, internationale et, surtout, impliquant des états arabes, devra exciser cette tumeur de la communauté internationale. Mais il est naïf de croire qu’ainsi le problème sera résolu. Au Moyen-Orient, on sait que la question est bien plus complexe.
Des réseaux de terrorisme
Al-Sissi, lorsqu’il était encore le ministre des affaires étrangères d’Egypte, avait insisté auprès de son collègue américain John Kerry que l’on ne devrait pas se limiter à l’EI, mais qu’on devrait aussi s’occuper d’autres réseaux terroristes islamistes. Al-Sissi connaît bien mieux son petit monde que Kerry. Mais est-il raisonnable de s’impliquer dans une lutte aussi complexe ? Quelles organisations faudrait-il viser ? Lesquelles ignorer ? C’est le genre de dilemme qui rend les pays européens frileux d’intervenir en Syrie et d’armer des groupes de rebelles. L’EI était un de ces groupes. Fin septembre 2014, on entendait qu’un autre groupe du même genre agissait en Syrie, les Khorasan. A quels groupes islamistes peut-on se fier ?
Ce fut le problème en Afghanistan. Dans leur combat contre les Russes, les Talibans avaient été armés par les Américains. Mais une fois au pouvoir, ils se sont révélés comme un régime islamiste cruel et radical.
Une fosse à serpents
Les cruautés perpétrées par le Hamas ne sont pas très différentes des activités de l’EI, et pas seulement contre Israël, mais aussi dans des luttes fratricides. La vraie différence entre le Hamas et l’EI se résume à une campagne de relations publiques bien plus subtile de la part du Hamas. Si nous suivions le conseil d’Al-Sissi, nous devrions aussi combattre le Hamas. Mais dans nos capitales européennes politiquement correctes, cela serait inacceptable. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est manifestement une organisation terroriste, mais nous faudrait-il le traiter en allié maintenant que l’Iran est entré dans la coalition contre l’EI ? Celui qui se mêle à la lutte contre les extrémistes islamistes doit savoir qu’il pénètre dans une fosse à serpents.
Les alliés que nous armons aujourd’hui pourraient bien se révéler être des menaces énormes pour notre monde. Cela est dans la nature de la religion islamique. Elle se servira d’alliances si cela est à son avantage, mais, en suivant l’exemple de son prophète, elle brisera de telles alliances de traitre manière si cela sert son but ultime : l’hégémonie mondiale de l’Islam. Par définition, l’Islam est tout sauf démocratique, mais il se servira de la démocratie tant que cela constitue la meilleure arme du Jihad. Il saura l’échanger contre un Jihad de violence lorsque cela servira son but. Naturellement, il y a des pays et des politiciens islamiques qui ne sont pas en faveur d’un tel radicalisme, parce qu’ils jugent que les conséquences ultimes de leur religion ne sont pas désirables. Mais leur confrontation au problème ne fait qu’accentuer le dilemme.
Une démocratie sans force
Il n’y a pas si longtemps, nous avons vu l’armée égyptienne intervenir pour démettre son président démocratiquement élu et pour écarter du pouvoir les Frères Musulmans. L’ancien premier ministre britannique Tony Blair, délégué spécial de l’UE pour le Moyen-Orient, a exprimé son soutien pour cette action non-démocratique du fait que les Frères Musulmans étaient en voie de s’inféoder l’Egypte toute entière. Il est vrai que la domination absolue des Frères Musulmans aurait eu des conséquences graves pour toute la région, et certainement pour les chrétiens et pour tous ceux qui ne partageaient pas leur point de vue. En même temps, c’est un exemple manifeste de l’impuissance de la démocratie devant un Islam libéré.
Même si on devait réussir à vaincre l’EI, le même problème ferait aussi vite surface ailleurs, là où l’Islam se réveillerait. La violence occidentale contre les excroissances islamistes, même avec le secours de musulmans, touchera toujours une corde très sensible auprès des musulmans. La réaction des USA contre l’occupation du Kuwait par l’Iraq dans la dernière décennie du siècle passé était sans doute justifiée. Pourtant, elle a suscité auprès  de musulmans orthodoxes, comme Oussama Bin-Laden, une haine profonde contre l’Amérique, et ce, malgré le fait que l’Arabie Saoudite et d’autres états islamiques aient soutenu l’Amérique.
L’attaque du 11 septembre a été en plusieurs endroits une occasion de réjouissances publiques parmi les musulmans “modérés” d’Europe. Cela aurait dû nous ouvrir les yeux. Nous aimerions croire que les sympathisants de l’EI et les partisans du Hamas criant “Mort aux Juifs !” soient une petite minorité parmi nos musulmans européens. Nous refusons de reconnaître qu’il y a un radicalisme latent, sous la surface, qui n’attend qu’une étincelle pour s’embraser dès que, quelque part dans le monde, on se met à combattre les musulmans, qu’ils soient des terroristes cruels ou non. La lutte contre l’EI est une guerre de religion et beaucoup de musulmans le ressentent ainsi.
Un faux sentiment de sécurité
La racine du problème d’organisations comme l’EI, Boko Haram, Al-Shabaab, Hezbollah ou Hamas n’est pas dans les personnes qui les constituent, mais dans leur source d’inspiration : l’Islam. Ce que nous connaissons comme un Islam “modéré” est en fait un Islam “retenu”. Chaque fois que l’on se met à suivre cette religion jusqu’à ses dernières conséquences, ce genre de mouvements en sont le résultat. Dans notre monde moderne, certains pays et mouvements islamiques font que l’Islam est “retenu”, parfois par considérations pragmatiques et politiques, parfois aussi parce qu’on est mal-à-l’aise devant les conséquences ultimes de sa propre religion, comme dans l’exemple cité au début de cet article.
Dans nos pays occidentaux, l’Islam se retient parce que cela permet de se créer plus d’espace politique et social. Mais cela inspire un faux sentiment de sécurité à notre société.
Un danger latent
Les musulmans forment-ils une menace ? Non, mais un danger latent se cache dans leur religion. Faut-il combattre l’EI de manière violente, comme la coalition est en train de le faire ? Jusqu’où ? C’est un dilemme difficile qui nécessite des décisions pénibles de la part des gouvernements et des dirigeants politiques, du fait du grand danger couru par tant de gens. Mais en tant que chrétiens nous savons que la seule réponse à cette religion de violence est l’amour de Christ.
Comment est-il possible de montrer l’amour de Christ en cette situation ? Bien sûr que nous devons venir au secours des chrétiens et d’autres qui doivent fuir pour leur vie, et les accueillir généreusement. Au Nigéria et dans la République Centrafricaine, les chrétiens commencent à donner aux musulmans la pièce de leur monnaie. C’est un chemin funeste, à l’opposé du chemin du Christ. Mais nous devons comprendre la menace constante sous laquelle vivent ces chrétiens, face à des musulmans fanatiques qui n’hésitent devant aucune cruauté. Prions-nous pour eux ? Souffrons-nous avec eux ?
Tout près
Ne pensons pas que ceci est encore très loin de nous. Ces choses s’approchent de nous. Plus l’Europe est impliquée dans l’imbroglio de la lutte dans le monde islamique, plus cette violence s’approche de nos portes. Nous trouvons difficile de nous imaginer autre chose que la paix. Mais le temps est au changement. En Europe aussi, la paix sera enlevée. Quelle sera notre réaction quand nos petites vies faciles, protégées et luxueuses se trouveront cruellement mises sens dessus dessous par un Islam qui refuse d’encore se retenir ?
Notre vie tourne autour de quoi ? Qu’est-ce qui remplit notre cœur ? Le défi en cette nouvelle situation sera : Pourrons-nous vivre et apporter l’amour de Christ autour de nous ? C’est la seule arme contre laquelle l’Islam n’a pas de réponse.
Hans Frinsel


Puis-je vous suggérer la vidéo suivante par Wafa Sultan, une psychiatre américaine d’origine syrienne “Le problème, c'est l'Islam” : https://www.youtube.com/watch?v=RFN8ahYN1b0




[2] Aujourd’hui, juste après l’attaque contre Charlie-Hebdo, on entend cela partout. Mais pour vérifier l’affirmation, il suffit de se demander dans quel pays islamique au monde règne la paix et le respect des croyants d’autres religions. Il suffit de poser la question : Que se passe-t-il si un membre d’une famille musulmane devient chrétien ? Presque partout, il risque la mort. (EE)

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