Article supplémentaire à la fin de ce post
Il n’est guère
étonnant que pour l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima on reparle
partout des possibles désastres nucléaires. Encore qu’il ne faut pas oublier
que les 19.000 victimes l’ont été principalement à cause du tsunami.
Cependant, pire
nous guette ailleurs. Pire qu’une catastrophe nucléaire ? N’est-ce pas
exagéré ?
Mara Hvistendahl est correspondante du
magazine américain Science, basée en Chine. Elle est l’auteure du livre Unnatural Selection: Choosing Boys
Over Girls, and the Consequences of a World Full of Men (La sélection non
naturelle : le choix des garçons à la place des filles et les conséquences
d’un monde rempli d’hommes), PublicAffairs 2011. Elle y raconte ce qui se passe actuellement dans
un certain nombre de pays, dont les deux nations les plus peuplées au monde, la
Chine et l’Inde. Encouragé et rendu possible par les techniques développées et
exportées par l’Occident, un drame démographique se joue à nos portes.
Le rapport naturel
de naissances se situe entre 104 et 106 garçons pour 100 filles. Ce rapport est
tellement stable que tout changement est cause d’inquiétude. Ce rapport change,
par exemple, après une guerre, mais revient ensuite aux proportions normales.
Cependant, depuis un certain temps, ce taux est sujet à des changements
importants et durables. En Chine, il est actuellement de 121/100. En Inde de 112/100.
En Géorgie de 118/100 et en Arménie de 120/100. Mondialement, le taux est
aujourd’hui de 107/100. De tels taux sont biologiquement insupportables, selon
Hvistendahl. Il manque actuellement, depuis les années ’70, quelques 163
millions de filles dans le monde. Ce chiffre correspond à l’ensemble des femmes
vivant aux Etats-Unis. La Chine et l’Inde ont chacune entre 20 et 30 millions
de jeunes hommes en excès. Des hommes qui ne trouveront pas d’épouse. En Chine,
on les appelle les Fenqing, les
jeunes gens en colère.
Le résultat ?
Ceux qui en ont les moyens se trouveront des femmes là où ils peuvent en
trouver. Hvistendahl rapporte le cas de femmes vietnamiennes en vente sur ebay
au Taiwan pour 5.400$... D’autres femmes se trouvent de plus en plus forcées
dans les circuits de prostitution.
D’où vient le
problème ? Il y a la politique chinoise qui limite à un seul le nombre des
enfants avec des avortements forcés à la clé. Il faudrait y ajouter les
avortements sélectifs devenus possibles avec le développement des échographies
(en Asie, plus de 95% de tous les avortements durant ces 50 dernières années
étaient des avortements sélectifs afin de choisir le sexe de l’enfant). Et que
dire des politiques de Planning Familial, importées de l’Occident parce qu’il
faut absolument limiter les naissances, peu importe les moyens – stérilisations
forcées, avortements ? Cela ne se passe pas seulement en Orient. Aux
Etats-Unis, cela s’étend à certaines couches de la population. La politique de
l’avortement sélectif devient peu à peu un argument de vente, telle cette
clinique de fertilité à Los Angeles qui annonce : “Soyez sûr que votre
prochain enfant aura le genre que vous désirez”.
Ajoutez à cela l’effondrement
général des taux de naissances dans nos pays. Le résultat n’est pas seulement
alarmant, il est catastrophique. Une véritable bombe démographique est posée
sous notre monde. Il n’y a pas que la colère des jeunes gens chinois. Eux ne
forment que la petite partie visible de l’iceberg. Une autre colère gronde.
Considérez le chiffre suivant: chaque année, environ un quart, 25%, de
tous les enfants conçus sont avortés. Non pas parce que la mère est en danger
grave. Non, la plupart de ces avortements sont faits pour des raisons peu avouables :
le confort, la pression brutale des familles et des pères, la préférence
sexuelle. Une société qui hait à ce point ses propres enfants court à la ruine.
La colère qu’elle provoque n’est pas seulement celle des hommes. C’est celle de
Dieu. Ce que Dieu dit à Israël dans les
prophètes, il le dit à notre monde : “Prépare-toi à la rencontre de ton
Dieu !”
Est-il encore
possible de redresser la barre ? Cela semble peu probable. Si déjà c’était
possible, il faudrait pour cela opérer un revirement total de la politique pro-avortement
bien enracinée dans notre (in)culture occidentale et renoncer au rêve de l’héritier
mâle en Orient. Y a-t-il encore le ressort moral pour un tel retournement
radical ? Les tendances actuelles
ne nous encouragent pas à y croire. Nous sommes destinés à la perdition et avec
le secours des moyens techniques modernes, le monde semble préférer y aller en
TGV.
Dans la
cathédrale de Durham en Angleterre se trouve un manuscrit avec une collection
de proverbes en vieil Anglais, datant du XIme siècle. Un de ces proverbes dit :
“L’homme fait comme il est lorsqu’il peut faire comme il veut.” Quand la
technique rend possible des horreurs et que les fondements moraux sont sciemment
renversés, non seulement l’homme ne fera pas mieux que ces ancêtres, il fera infiniment pire.
Et un jour, il lui faudra payer. C. S. Lewis, en son temps professeur à
Cambridge, écrit dans son livre Le grand
divorce : “Dieu finira par donner aux gens ce qu’ils désirent. Mais
ils pourraient ne pas aimer ce qu’ils recevront.”
Le
désastre démographique européen – une menace pour le monde ?
Oct 09, 2016
Depuis une quinzaine d’année la France
s’enorgueillissait de sa vitalité démographique. Vers la fin des années 2000,
elle était un des rares pays développés à approcher le seuil de 2,1 enfants par
femme en âge de procréer.
Depuis 2010, c’est reparti en baisse sensible. En
2015, le nombre de naissances en France métropolitaine a péniblement atteint
762,000 contre 802,000 en 2010. L’accroissement naturel n’a été que de 175,000 personnes, le chiffre le plus bas depuis
1945 et le taux de natalité n’était que de 11,9 pour 1000 – le plus bas depuis
1917 quand la natalité s’était effondrée parce que les hommes étaient à la
guerre.
2016 ne s’annonce pas mieux avec une baisse de
presque 2% des naissances sur les 8 premiers mois de l’année.
Malheureusement les chiffres ne nous donnent pas de
répartition religieuse et ethnique – contrairement à la plupart des autres pays
développés – donc on peut difficilement dire si cette baisse est générale ou
affecte plus certains secteurs.
Il est quand même possible d’avoir une petite idée.
Selon l’INSEE, le nombre de naissances dont les deux parents sont nés en France
est passé de 583,600 en 2010, à 535,300 en 2015 tandis que les naissances dont
les deux parents sont nés hors de l’Union Européenne (essentiellement Maghreb,
Afrique etc.) sont passées de 79,659 a 96,750. Si on ajoute les naissances dont
au moins un parent est né hors de l’UE – on est passé de 191,000 à 196,000.
Tous ces gens hors-UE ne sont pas musulmans, mais en recoupant avec d’autres
statistiques c’est la grande majorité et cela n’inclut pas les enfants des
musulmans nés eux mêmes en France.
Il semble donc que l’effondrement de la natalité
touche les Français dits “de souche” ou d’origine européenne qui s’alignent sur
l’ultra-basse natalité générale du continent tandis que la communauté
musulmane, supposément 6 à 9% de la population, représente au moins 25% des
naissances.
Et dans le reste de l’Europe, la situation n’est
guère meilleure. Les Pays-Bas ont une population d’environ 17 millions
d’habitants, le double d’Israël, et pourtant ils ont fait en 2015 moins
d’enfants que l’Etat hébreu (170,000 contre 180,000). Le pays publie des
statistiques ethniques. On apprend que la part de Hollandais ethniques est
tombée à 78% en 2015 et que les naissances non-européennes dépassent 20%.
L’Autriche est un pays de 8,7 millions d’habitants,
à peu près comme Israël. Le nombre d’enfants n’a été l’an passé que de 84,000.
La natalité s’est effondrée au début des années 70 et depuis la croissance
démographique est quasi nulle. Mais le pays a quand même connu une croissance
démographique de 1,2 million d’habitants. 20% des habitants de l’Autriche sont
aujourd’hui immigrants ou fils d’immigrants.
Ces exemples reflètent la situation des 28 pays de
l’Union européenne et de ses 510 millions d’habitants. Hors immigration, la
croissance démographique naturelle était négative en 2015 – ce qui signifie
qu’il y a eu plus de décès que de naissances. Malgré tout, la population a
légèrement augmenté grâce à l’arrivée de près de 2 millions d’immigrés
extra-européens. Il y a évidemment des différences entre les pays,
certains, à l’est surtout, conjuguent basse natalité et forte émigration,
tandis qu’à l’ouest la situation est plus variée au niveau de la natalité (de
très basse à juste basse) mais l’immigration (intra et extra européenne) est
généralement positive.
Au vu de ces chiffres, certains s’inquiètent d’une
possible islamisation de l’Europe et d’un “grand remplacement” de sa population
par des immigrés à forte natalité venus d’Afrique et d’Asie. La situation est
plus complexe et le risque de voir une Europe musulmane de notre vivant est
quasi nulle sauf bouleversement imprévisible. Par contre, cette faiblesse
démographique aura de lourdes conséquences économiques et géopolitiques qu’il
est aujourd’hui difficile à évaluer.
Sur le plan économique, le Japon nous montre la
voie. Premier pays du monde à avoir vu sa population baisser pour cause de
non-natalité et refus d’accepter l’immigration, il connait depuis 25 ans une
stagnation économique complète couplée à une dette qui dépasse maintenant 200%
du PIB. Le PIB par habitant du Japon, autrefois un des plus élevés du monde,
est maintenant inférieur à celui d’Israël. Chaque pays réagira différemment,
mais ce qui est certain c’est que le vieillissement général entraîne une hausse
des dépenses de santé et une baisse de l’innovation et de la
créativité. Comme ce qui est en train de se passer est unique dans
l’histoire de l’humanité, impossible d’en dire plus pour le moment.
Une chose est certaine par contre, la civilisation
occidentale traverse la plus grave crise de son existence et c’est sa survie,
au sens physique du terme, qui est remise ne question.
Inde : les avortements sur base du sexe
restent légion
Publié le : 26/08/2020
Auteur / Source : I. Bone ; PLOS One
6,8 millions : tel est le déficit probable de naissances de filles en Inde,
pour la période 2017-2030. En cause : la pratique massive des avortements des
foetus de sexe féminin.
Dès 1970, on observe en Inde un déséquilibre en
ce qui concerne le ratio garçons-filles à la naissance, dû au
phénomène des avortements sélectifs sur base du sexe. Selon
une étude publiée le 19 août dernier dans la
revue scientifique PLOS One, ce déficit se poursuivra dans la
décennie à venir, pour atteindre 6,8 millions de naissances avortées de filles
entre 2017 et 2030.
A travers leur étude, l'équipe de
chercheurs internationaux a pu démontrer que cette tendance est très
hétérogène selon les régions (les territoires du Nord-Ouest étant les
plus affectés). Parmi les 16 États et territoires indiens étudiés, l'État de
l'Uttar Pradesh, le plus peuplé d'Inde, contribuera le plus au déficit des
naissances féminines : 2 millions des naissances de filles manqueront entre
2017 et 2030, selon les statistiques.
Préférence
pour les garçons
Dans leur analyse, deux
facteurs ont été mis en exergue par les chercheurs : la préférence
pour les garçons et l'évolution du taux de fécondité sur la période étudiée.
Quant au premier facteur, parmi les
motifs pouvant expliquer cette préférence des familles indiennes pour la
naissance de garçons, figure la dot, versée par la famille de la
mariée. Même si celle-ci a été interdite en Inde depuis 1961, la dot reste une pratique
courante, en particulier au sein de la classe moyenne. Celles-ci représentent
des transactions estimées à plusieurs milliards de roupies chaque année.
Tests
prénataux et avortement
Face à cette tendance, l'Etat indien
a pourtant pris des mesures visant à lutter contre l'avortement sélectif. Parmi
celles-ci, l'on retrouve l'interdiction faite aux médecins de relever
le sexe du futur bébé, afin que l'information ne soit pas connue des futurs
parents. Plus encore, en 2016, la Cour suprême a demandé au gouvernement indien
et aux propriétaires de moteurs de recherche (Google, Yahoo, Microsoft), de
faire en sorte d'empêcher les publicités relatives aux tests prénataux,
leur usage étant interdit lorsque celui-ci vise à connaître le sexe de
l'enfant.
Les effets de ces mesures restent
toutefois limités. L'on note ainsi l'existence de nombreuses cliniques
privées proposant des « formules » comprenant la réalisation
d'une échographie et l'avortement du fœtus, dans le cas où l'échographie
révèle qu'il s'agit d'une fille. Plus globalement, le nombre d'avortements
continue d'augmenter, les critères prévus par la loi n'étant pas toujours
respectés – notamment du point de vue du délai. Précisons que la loi indienne
autorise l'avortement sans condition jusqu'à 12 semaines, et jusqu'à 20
semaines pour des cas particuliers (principalement relatifs à l'état de santé
de la mère ou du fœtus).
Eugénisme sur
base du sexe ?
Il convient de s'interroger sur le
fait de savoir si cette pratique mène à une forme d'eugénisme social,
non proprement lié à une anomalie génétique, mais visant à éviter les
coûts supplémentaires qu'une fille peut engendrer dans
cette culture.
A titre exemplatif, en 2019, sur
les 216 naissances enregistrées en trois mois dans 132
villages du district indien d'Uttarkashi, aucune fille n'est
née.
Les chercheurs concluent leur étude
en soulignant la nécessite de mettre en place des mesures visant à combattre
les préjugés sexistes existantes en prenant en compte chaque contexte régional.
Selon les projections de l'ONU,
l'Inde deviendra l'Etat plus peuplé du globe au milieu de la décennie 2020.
Sources : jurnal.plos.org, allaincevita.org, france24.fr
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