Le culte de la Liberté

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vendredi 24 septembre 2021

Quatre mensonges qui tueront le monde 1/6

 

Introduction


Quatre mensonges pour les asservir tous
et les lier dans les ténèbres.

                (Four lies to enslave them all
                and in the darkness bind them.)


Ces mots sont inspirés par J. R. R. Tolkien, Le seigneur des anneaux. Quatre mensonges sont en voie de conduire notre monde à sa fin inéluctable : un asservissement sans espoir et une fin sans retour. Il y a d’autres mensonges, bien sûr, mais ces quatre-ci se trouvent clairement à l’avant-plan aujourd’hui. Ils se trouvent tous les quatre dans un processus intentionnel de normalisation. Ces quatre mensonges ont pour destin d’être la nouvelle normalité bâtie sur le rejet des vérités d’hier. Tout est fait, médiatiquement, politiquement et judiciairement, pour leur accorder le statut de vérité officielle. Pour le premier de ces quatre mensonges, ce processus est pratiquement à son terme. Il est quasi devenu un « droit humain ». Pour les autres, les nouvelles vérités se trouvent à divers stades d’inculturation à pas forcé.

Ces mensonges ne sont pas la même chose que les grands mensonges fondamentaux qui ont façonné notre monde. Parmi eux se trouvent notamment les grandes philosophies des derniers siècles et en-dessous d’eux se trouve le grand mensonge des commencements : « vous serez comme des dieux choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal. » (La Genèse 3.5) Les quatre mensonges dont il sera question ici sont les fruits amers produits par le poison qui a corrompu l’arbre de l’humanité.

Il y a un lien tout à fait remarquable entre ces vérités et la mort. En soi, cela n’est guère très original comme remarque, car cela fait presque 2000 ans que le Christ l’avaient déjà dit clairement. Voici ce qu’il dit aux hommes religieux de son temps : « Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du mensonge. » (Evangile selon Jean 8.44) Le mensonge et le meurtre forment un couple étroit et indissociable. Le mensonge, tôt ou tard, porte atteinte à la vie. Il est donc loin d’être innocent d’inventer et de proclamer de nouvelles vérités. Il n’est pas le moment ou le lieu pour s’étendre sur ce lien dans les siècles passés. Mais il suffit d’évoquer ce lien étroit et terrifiant entre les mensonges du Communisme et du Nazisme et les génocides auxquels ils ont conduit en Russie, en Allemagne, en Chine, au Cambodge et ailleurs. Les nouvelles vérités sont rarement économes du sang des hommes.

Richard Wurmbrand, Juif et pasteur luthérien roumain qui a connu les geôles nazis et communistes, avait évoqué un jour, lors d’un séminaire auquel j’avais assisté, le lien également étroit entre la vérité et la vie. La vérité libère, le mensonge enchaîne. La vérité fait vivre, le mensonge tue.

Oui, mais le Pilate qui se cache en nous demandera : « Qu’est-ce que la vérité ? » Qu’il suffise ici de dire que la vérité correspond à la réalité. Elle est l’accord entre la réalité et la parole. Pour Pilate, la réalité était l’innocence du Christ. Son mensonge était d’accepter le récit des responsables du peuple et d’établir la vérité judiciaire sur base des menaces et des peurs dont il faisait l’objet. Les quatre mensonges dont il sera question ici concernent quatre réalités différentes, réalités que l’on a choisi de décrire et de comprendre autrement parce qu’on a un autre projet de société, un objectif secret, et souvent une aversion non avouée. Il y a un rejet de la réalité que l’on habille toujours plus d’une réalité alternative et qui devient très vite la seule acceptable.

La vérité conduit à la souffrance par l’intolérance subie. Le mensonge conduit à la souffrance par l’intolérance pratiquée. La vérité est reconnue, le mensonge est imposé. La vérité sait attendre, le mensonge est toujours pressé. La vérité est un avocat, le mensonge est un tyran. [1] La vérité accepte le débat, le mensonge le refuse.

L’une comme l’autre ne sont pas des affirmations statiques. La vérité autant que le mensonge sont dynamiques. Plus on s’en approche, plus on se met à y croire, et plus ils nous aspirent plus loin. Dans le cas de la vérité, c’est une spirale vers le haut, le bien, le pur, vers ce qui nous élève vers une vie meilleure en communion avec le Dieu de la vérité en qui il n’y a ni ombre ni variation. Dans le cas du mensonge, c’est une spirale vers le bas, le mal, l’impur, vers ce qui nous abaisse vers une vie centrée sur nous-mêmes et en communion avec le père du mensonge.

La vérité finira toujours par avoir le dessus. C’est inévitable. Le mal n’aura jamais le dernier mot. Le mensonge a son heure de « gloire », mais il ne tient pas la durée. Il périra. La vérité le chassera, même s’il faut s’armer d’une longue patience. Le régime communiste russe a duré 70 ans. Mais il a fini par être balayé. Il en sera de même pour les mensonges qui sont dominants de nos jours. La justice et la vérité triompheront.

 

 Dans les textes qui suivront, je citerai nombre de sources en langue anglaise. Pour pouvoir les lire si vous ne maîtrisez pas cette langue, vous pouvez les traduire via Google translate en copiant collant des groupes de 1500 mots à la fois (cette introduction fait environ 950 mots). Ce n’est pas parfait, mais ça l’est assez pour comprendre la plupart des textes.

 

 

1. Tuer pour jouir : le mensonge de l’avortement

Quatre mensonges pour les asservir tous
et les lier dans les ténèbres.

Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de gens qui osent remettre en question l’avortement. Celui-ci est devenu un droit dont on s’efforce de toujours étendre plus loin les limites. Les questions – les seules posées aujourd’hui de manière officielle – touchent désormais au nombre de semaines de grossesse durant lesquelles l’avortement est légal, douze, quatorze, dix-huit, vingt-quatre, ou jusqu’à l’accouchement. Pour certains, comme Francis Crick et James Watson, qui avaient obtenu le prix Nobel pour leur découverte de l’ADN, il faut même aller au-delà. Selon Watson : « Si un enfant ne devait pas être déclaré vivant jusqu’à trois jours après la naissance, alors tous les parents auraient la possibilité du choix qu’ont aujourd’hui seulement quelques-uns. Le médecin pourrait permettre à un enfant de mourir si c’était là le choix des parents et empêcher ainsi bien de misère et de souffrance. » Et pour Francis Crick : « … aucun enfant nouveau-né ne devrait être déclaré humain avant d’avoir été soumis à certains examens concernant son capital génétique. S’il échoue à ces examens, il perdrait le droit de vivre. » [2] Faudrait-il parler dans un tel cas « d’avortement post-naissance » ?

Pour que les questions se limitent essentiellement à la seule période pendant laquelle un avortement serait légal, il a fallu évacuer les vraies questions. C’est là où le mensonge entre en jeu.

Commençons avec la réalité observable et vérifiable. La science nous dit qu’un être humain commence son existence à la conception. Une fois conçu, ce nouvel être humain ne fait plus que croître, se développer. Mais aucun changement radical n’arrive après la conception. [3] Génétiquement, tout est fixé dès ce moment. « Le programme humain », si je puis m’exprimer ainsi, exécutera les instructions contenues dans son ADN flambant neuf, fraîchement constitué et totalement unique et original. De la première division cellulaire jusqu’à la dernière poussée de croissance in utero, tout est la suite naturelle de la conception. Il s’agit bien d’un être nouveau. Il n’est pas une partie du corps de sa mère. Il n’en a ni le même code génétique, ni, obligatoirement, le même groupe sanguin. Il est clairement l’enfant de ses parents et son code génétique le précisera tout au long de son existence. Mais il n’est pas eux. Il est lui, être humain à part entière.

A aucun moment durant la grossesse n’arrive un moment où cet être humain en devenir passe par une crise existentielle où il devient humain ou plus humain. Non, il est un humain dès avant la première division cellulaire. Même la naissance – qui est bien une crise – ne change rien à cela. C’est toujours le même enfant, un jour avant la naissance comme un jour, ou un an, après la naissance.

Autrement dit, délibérément tuer cet être humain en devenir revient à tuer un être humain. Scientifiquement, il n’y a pas de place pour le doute à ce sujet.

Voilà la réalité. Elle semble plutôt incontournable. Pourtant, on l’a contourné. Comment ? En faisant intervenir des mensonges.

On a commencé par plaider le grand nombre d’avortements clandestins avec à la clé la mort de dizaines de milliers de femmes. De toute évidence, il fallait mettre une fin à cette pratique barbare. On a donc fait voter l’avortement pour mieux l’encadrer, pour l’intégrer aux « soins » hospitaliers et pour arrêter le massacre. Mais c’était une fable. Les chiffres officiels – ceux que ni les média ni les politiques ne transmettaient – n’ont jamais fait état de dizaines de milliers de morts. Tout était faux, fake, inventé.

Dans la Revue du Praticien du 11 Février 1974, on lit, sous la plume de E. Hervet, (p 639) : « Aux entretiens de Bichat 1973, Monrozies fit un exposé, fortement nourri de statistiques, sur la mortalité et la morbidité comparative des avortements clandestins et des avortements légaux. Il plongea dans la stupéfaction et dans le désarroi les nombreux journalistes présents dans la salle, en indiquant des chiffres [très bas].

A ces journalistes qui demandaient, à l’issue de la conférence, des explications, il a été facile de dire qu’ils s’étaient laissés abuser pendant des années sur la gravité réelle de l’avortement clandestin. Ils avaient préféré entendre les voix qui dénonçaient cet avortement comme un fléau national avec son cortège de 6.000 à 10.000 morts chaque année. Ils n’avaient pas entendu les voix, à vrai dire moins retentissantes, qui contestaient la réalité de ce massacre, et fixaient à quelques dizaines de morts les avortées, chaque année, c’est à dire à un chiffre cent fois moindre ». [4]

On a ainsi voté l’avortement en France, et sans doute ailleurs, sur la base d’un mensonge.

Mais cela n’était pas suffisant. On a inventé la question de la viabilité du fœtus. Tant qu’il n’était pas viable, était-il vraiment humain ? Comment parler d’un crime quand on enlève une chose qui n’est même pas viable et donc pas vraiment humain ?

Le raisonnement laisse à désirer ! Pourquoi ? Parce que la viabilité n’est pas une notion suffisamment précise. On est toujours viable selon les conditions dans lesquelles on vit. Dans son environnement utérin, un enfant est parfaitement viable. Arrachez-le à cet environnement et il y a un grave problème de survie à court terme. Mais c’est la même chose par exemple pour un malade dépendant d’une dialyse. Privez-le de sa dialyse et le malade n’est plus viable à court terme. On peut donc le tuer ? Poser la question est déjà y répondre. Dire qu’un enfant n’est pas viable et qu’on peut donc l’avorter est un mensonge. Car l’enfant – dans la grande majorité des cas – est viable peu importe son stade de développement. Les cas qui font exception sont des cas de maladie grave mettant la vie utérine en danger. Mais dans la plupart de ces cas, l’enfant meurt naturellement et la grossesse s’arrête d’elle-même.

Un variant de ce mensonge est d’affirmer que l’embryon n’est qu’un amas de tissu cellulaire qui fait partie du corps de la femme et dont elle peut disposer comme elle veut, comme dans le slogan un peu facile : « Mon ventre m’appartient ! » Mais ce mensonge est un non-sens scientifique. L’embryon n’est pas une partie du corps de la mère. C’est un être humain à part entière qui « habite » neuf mois dans son corps.

Mais, objectent certains, c’est tout au plus un être humain potentiel. Très bien. Qu’est-ce qui va transformer cet enfant en un être humain réel, actuel ? La naissance ? Donc on avortera jusqu’à la naissance sans problème de conscience ? Et que dire à Crick et Watson, et d’autres, qui veulent aller au-delà de la naissance ? De quoi dépend si je suis un être humain réel ? Une fois parti sur ce terrain, que reste-t-il de certitudes à n’importe qui ? On peut dire qu’un ado est un vieillard potentiel. Mais non qu’il est un être humain potentiel ! Un embryon est un ado potentiel, si vous voulez le dire ainsi. Mais il est un être humain. Point. Il est vrai que tout n’est pas encore en place dans son corps. Mais cela sera vrai jusqu’à bien au-delà de la naissance. Par exemple, la puberté est cette période où les organes de reproduction deviennent fonctionnels. Avant, on peut donc tuer cet enfant ? Stéphane Mercier dans son cours de philosophie à l’UCL tant décrié, suggère que dans ce cas, la ménopause deviendrait motif de meurtre ! [5]

On prône aussi un autre mensonge : Si un enfant n’est pas désiré il peut être avorté. Cela semble impliquer que l’on est (devient ?) un être humain dans la tête d’une autre personne, mais est-ce vrai ? Lorsque ma femme était enceinte de nos filles, qu’attendions-nous ? Comme tous les couples, on parlait beaucoup de notre « quoi ? » à naître. Pour nous aider à y voir clair, imaginons qu’au même moment, les voisins étaient confrontés à une situation semblable. Sauf qu’eux ne désiraient pas cet enfant qui était là (peu importe pour quelle raison). De quoi parleraient-ils en mentionnant « ça » ? Nous, comme tant d’autres futurs parents, on a parlé dès le début de notre enfant. On n’a jamais parlé de notre embryon, ou de notre fœtus, ou d’une excroissance qui allait peut-être devenir autre chose. C’était notre enfant ! Mais pour nos voisins (imaginaires !), était-ce aussi leur enfant ? C’est très difficile à imaginer. Peut-on vraiment se dire : « Tu attends notre enfant, mais on va demander au médecin de le tuer » ? Qui peut tenir un tel raisonnement sans devenir fou ? La solution est tout trouvée : on ne parle plus de l’enfant à naître. A la place, il est devenu un problème à résoudre. On se donnera raison en disant qu’un enfant non-désiré aurait une vie insupportable et qu’il est bien plus humain (!) de le supprimer. De toute façon, il n’est pas encore viable. Ce n’est qu’un amas de tissu, presqu’une tumeur. L’être humain deviendrait donc seulement un être humain dans la tête de ses parents ? Il mérite seulement de vivre quand il est désiré ?

C’est ce qui amène notre société qui danse sur sa tête à payer cher les uns pour pouvoir avoir un enfant et à payer (moins) cher les autres pour éliminer le leur. C’est une véritable schizophrénie sociétale.

Mais ne dites à personne que l’avortement tue un être humain ! Comparé à ce temps lointain où l’on affirmait, à tort, que l’avortement clandestin causait des dizaines de milliers de morts, nos temps modernes sont heureusement plus évolués et plus cléments. L’avortement ne cause plus guère de décès. Sauf que ce n’est pas vrai. A chaque avortement il y a un mort. Il y a au moins autant de morts que d’avortements !

L’avortement est donc un mensonge. Un mensonge qui tue. Un mensonge qui a tué notre société en lui enlevant son âme. Un mensonge qui permet de se couper de la réalité et de passer à autre chose, sauf qu’on vit dans un rêve … ou dans un cauchemar. Ce mensonge permet de découpler la vie amoureuse de la vie parentale. Il permet de jouir en laissant au carreau l’enfant, et donc, l’avenir.

 

Oui, mais tout cela est-il aussi important que ça ? Cela dépend ! Si votre objectif est de bâtir un monde immoral sans avenir, ne vous inquiétez pas : tout va bien ! Si vous préférez un monde sans justice dans lequel les puissants peuvent se permettre d’exploiter et d’éliminer les plus faibles ou les gênants, ne vous inquiétez toujours pas : tout va bien ! Si vous voulez un monde stérile et orwellien où tout le monde finit esclave ou mort, sauf les élites bien entendu, parfait ! Si vous aimez un monde où le crime profite, où la cruauté gagne et où les pires abjections bénéficient aux survivants, très bien. Notre monde y arrivera et plus vite qu’on ne le croit.

Vous voyez, une société est toujours le reflet du sort qu’elle réserve aux plus faibles. Et il n’y a pas plus faible, plus vulnérable, plus fragile que l’être humain en devenir. Pour n’avoir pas voulu le comprendre, notre monde est en train de vivre sa chute dans l’abime, une chute toujours plus rapide et dont aucun retour n’est envisageable. Un monde où la vie humaine n’a plus de valeur, où elle n’est plus sacrée, est un monde en voie de disparition. Le sacrifice humain a toujours été l’une des dernières étapes avant l’implosion finale.

Une des conséquences amères de cet état de choses est que nous sommes la génération qui, pour la première fois de l’histoire, est à même de faire l’amour sans courir le risque de faire un enfant ! Nous sommes la première génération qui a réussi à découpler sexualité et procréation. La contraception a permis cela, même si c’est loin d’être un bien sans partage. Et pourtant, on n’a jamais autant avorté ! [6] Les statistiques sont à faire froid dans le dos. Des dizaines de millions d’enfants ont fait les frais de cette frénésie mortifère, et le compteur insatiable tourne. Mais malheur à quiconque ose remettre en question cette boucherie dans laquelle l’homme s’en prend à son semblable.

Le mensonge de l’avortement est un révélateur de destin. Il n’est pas simplement un mensonge de plus. Il représente le tournant définitif que la société n’aurait jamais dû prendre. Il n’est pas simplement un péché personnel répété jusqu’à la nausée. Il est un choix de destin de tout un pays et, comme dans un jeu de dominos diabolique, du monde entier. Légitimer et légaliser ce mensonge fait basculer toute une société dans l’horreur du mal. La haine du plus petit condamne le monde des plus forts. Mais celui-ci n’a même plus conscience de sa damnation. Il fonce dans les ténèbres en se croyant le digne fils des lumières. Le « ce que vous avez fait au moindre de mes frères » demeure un des critères d’évaluation les plus pertinents de la vie et de la société humaine. Et notre monde moderne ne pense même pas se déplacer pour l’examen.

 

Nos pays ont voté en faveur de l’avortement depuis bien des années. L’avortement y est donc légal. Il est devenu un droit, voire un droit humain. Ce que je viens d’écrire ne remet pas cela en question. Seule une autre majorité parlementaire peut faire cela, et il semble hautement improbable que cela puisse encore arriver de ce côté-ci de l’éternité. Mais on peut avoir des surprises. L’Etat du Texas a décidé cette année d’interdire l’avortement au-delà de six semaines de grossesse. A l’heure où j’écris, la Cour suprême des Etats Unis vient de confirmer cette décision, au grand dam des pro-avortement. Le président Biden s’est servi à cette occasion d’une expression hautement significative. Il vient de dire que cette décision porte atteinte à l’état de droit. Autrement dit, l’arrêt Roe contre Wade de 1973 aurait créé un nouvel état de droit. Dans un sens très général, c’est bien sûr l’effet de toute décision judiciaire. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit, car dans ce même sens général, une décision judiciaire peut aussi être renversée. Non, ici on est très proche de ce qui se passe en Europe où le droit à l’avortement est proclamé être désormais un « droit humain ». Je peux me tromper, mais j’ai l’impression que toute décision de renverser des valeurs judéo-chrétiennes crée un « état de droit » absolu qui ne peut plus jamais être remis en cause. La démocratie qui permet des changements de loi ne fonctionnerait que dans un seul sens, et jamais en sens contraire. Mais dans ce cas, ce n’est plus de la démocratie et le président Biden n’est pas un démocrate. Dans ce cas, on n’est pas loin de la « démoncratie », comme l’avait nommé l’auteur C. S. Lewis.

Cela étant dit, un vote politique n’a pas et n’aura jamais le pouvoir magique de transformer le mal en bien ou le bien en mal. Il ne faut pas confondre légalité et éthique ! Une chose peut être en même temps un mal absolu et pourtant un « bien » parfaitement légal. Nous vivons dans une société qui a légalisé le mensonge de l’avortement. Mais nous ne devons pas pour autant conclure que, de ce fait, celui-ci soit donc devenu moral. Il suffit de se mettre en mémoire la légalité de la persécution des Juifs par l’Etat nazi et l’immoralité absolue de cette persécution. Comme je viens de le dire, une chose totalement immorale peut cependant être légale. Quand c’est le cas, l’état qui agit ainsi dit quelque chose de lui-même et il faut considérer attentivement cette chose.

Un vote parlementaire n’est rien d’autre qu’un vote parlementaire. Sous l’influence d’une philosophie dominante, un tel vote peut même aller contre l’intérêt supérieur de l’État. Est-ce le cas des lois sur l’avortement ? Je le crois.

Certaines décisions ressemblent au franchissement d’un seuil. Elles ont une importance capitale pour l’avenir et déterminent le destin. Elles peuvent être la porte d’un avenir heureux. Elles peuvent aussi plonger dans le malheur. Elles peuvent durablement influencer notre raisonnement et porter atteinte à notre capacité de jugement. L’abolition de l’esclavage fut une de ces décisions positives. La légalisation de l’avortement est parmi les décisions qui a fait basculer nos pays dans l’abime. Elle a même été la décision par « excellence » qui a provoqué cela. Si elle a été l’aboutissement de bien d’autres mensonges plus anciens, elle a aussi été la mère de bien d’autres mensonges. C’est comme si on avait franchi un seuil. Désormais, il n’y aurait plus de limite à la crédulité devant d’autres mensonges. C’est comme si un frein avait été relâché. Comme s’il n’y avait plus désormais de limite aux couleuvres qu’on pouvait avaler sans broncher.

La science médicale n’a guère bronché, pire, beaucoup de médecins ont emboîté le pas à l’horreur. La politique avait suivi la manipulation sans crier au scandale, s’insurgeant même contre le roi des Belges qui avait eu l’outrecuidance de ne pas vouloir signer une telle loi. Avec le temps, même la religion organisée avait fini par suivre le peuple manipulé. Vox populi, vox Dei, non ?

Les choses n’en sont pas restées là. Comme aspiré par le vide, le mal dévale la pente vers l’enfer avec une vitesse toujours plus vertigineuse. Arrêter et aspirer la vie n’est pas assez. Il faut l’asservir, l’instrumentaliser, la chosifier. Le commerce qui s’est développé autour de l’avortement permet de mesurer cette chute. Il y a aujourd’hui un marché pour des embryons et pour des parties d’embryon afin de nourrir les laboratoires de recherches. On a ainsi implanté le scalp d’un bébé avorté sur une souris. On utilise les reins pour la recherche sur les vaccins. Mais cela ne peut que devenir pire. On lit qu’on « récolte » maintenant des organes sur des bébés toujours vivants. Le Centre pour le progrès médical rapporte ainsi que le cœur de l’embryon à avorter bat encore pour qu’il n’y ait pas de risque d’ischémie. On écrit : « L’ischémie commence lorsque l’organe (les reins principalement dans le projet GUDMAP de Pitt [l’Université de Pittsburgh]) est coupé de la circulation sanguine. L’Institut national de la santé (NIH) définit l’ischémie comme un “manque d’apport sanguin à une partie du corps”. Cela signifie que les organes reçoivent toujours du sang provenant du rythme cardiaque fœtal pendant la “collecte de tissus” ». On retarde aussi des avortements afin de pouvoir « récolter » des bébés complets par « naissance », parfois jusqu’au temps où le bébé est viable. Il est ensuite tué par l’enlèvement de ses reins … Mais, au moins, on cherche à respecter l’origine raciale des « donneurs » : 50% de blancs et 50% de couleur … [7]

Ce qui est techniquement possible finira toujours par être moralement permis. Quand les fondements sont détruits, il n’y a plus de limites. Mais cela n’est pas sans conséquences sur les sociétés et les gens qui le permettent. Un monde déshumanisé n’est pas viable à long terme. Il porte en lui son propre jugement. J’y reviendrai au dernier chapitre.



[1] Par un ami, j’ai reçu l’extrait d’un échange entre l’un de ses correspondants et le réseau social Linked-In. Le sujet était le climat. En voici la conclusion : « J’ai fait appel en déclarant : “Je continuerai à respecter les conditions d’utilisation et à ne publier que des informations factuellement exactes.” Ils l’ont rejeté et m’ont dit que la publication d’informations factuellement exactes n’était pas autorisée. » Nous voilà fixés.

[3] Voir le développement physique ici : https://www.3dembryoatlas.com/blank.

[4] Communiqué de presse Acpervie 30 juin 2018 sous la plume du Dr François Volff.

[6] Voyez les chiffres annuels ici.

[7] Cf. le blog de Jonathon Van Maren, https://www.lifesitenews.com/blogs/university-of-pittsburghs-organ-harvesting-practices-include-racial-quotas-for-minority-babies/?utm_source=featured&utm_campaign=usa


mercredi 15 septembre 2021

Aujourd'hui est un jour d'infamie

 


Aujourd’hui est un jour d’infamie.

Aujourd’hui, un gouvernement européen a déclaré hors société une partie de sa propre population pour son refus devant un produit expérimental et toxique.

Aujourd’hui, la commission européenne a laissé faire un gouvernement européen bafouer les droits élémentaires de ses propres citoyens.

Aujourd’hui, le conseil européen a laissé faire un de ses membres excommunier une partie de son propre peuple.

Aujourd’hui, le parlement européen a préféré détourner la tête et laisser faire la discrimination au profit d’une industrie qui ne connaît que ses propres intérêts.

Aujourd’hui est un jour d’infamie.

Aujourd’hui, l’argent l’a remporté sur les gens.

Aujourd’hui, le mensonge triomphe et la vérité chancelle.

Aujourd’hui, la force brutale d’un état sans conscience veut violenter et violer ses propres citoyens.

Aujourd’hui, l’Europe agonise devant l’orgueil de ses dirigeants.

Aujourd’hui est un jour d’infamie.