La désinformation médiatique autour du conflit israélo-palestinien flambe. Voici donc un autre article de la journaliste juive britannique Mélanie Phillips, datant du 16 mai 2021, et qui permet de remettre les pendules à l'heure.
Le public n’a aucune idée de la façon dont il est induit en erreur sur Israël et les Palestiniens
Les journalistes et l’administration Biden
ont joué les gens choqués à cause du bombardement par Israël de ce que l’on a
appelé le « bâtiment des médias » à Gaza. Il s’agissait d’une tour de
onze étages où des agences telles que l’Associated Press (AP), l’Agence France
Presse, Al Jazeera et d’autres avaient leurs bureaux.
Aux États-Unis, la porte-parole de la
presse du président Joe Biden, Jennifer Psaki, a tweeté
que les États-Unis avaient « communiqué directement aux Israéliens que
garantir la sûreté et la sécurité des journalistes et des médias indépendants
est une responsabilité primordiale ». En d’autres termes, ce fut une
réprimande publique.
Ne laissez jamais les faits intervenir avec
une opinion « progressiste » ! Voilà pour ce qui est du « soutien
indéfectible » de Biden à Israël dans sa bataille pour arrêter les plus de
2800 roquettes tirées sur ses civils depuis Gaza, et qui continuent à arriver.
Car les Forces de défense israéliennes avaient donné aux occupants de ce
bâtiment « médiatique » une heure d’avertissement pour évacuer, et
par conséquent, personne n’a été tué ou blessé.
Israël a donc en fait assuré la sécurité
non seulement des « journalistes et des médias indépendants », mais
de tout le monde dans ce bâtiment. Ceci malgré le fait que parmi les vrais occupants
de ce bâtiment, selon les Israéliens, se trouvaient une unité de recherche et
développement du Hamas, des renseignements militaires du Hamas et des bureaux
du Jihad islamique palestinien.
Ces personnes ont également reçu une heure
pour évacuer les lieux. Telle est la priorité d’Israël à sauver des vies
civiles, au point où ils permettent même à l’ennemi de s’échapper si cela
signifie qu’on protège les civils. (Le Hamas, en revanche, force souvent ses
propres civils à ignorer ces avertissements et à rester dans la ligne de tir là
où ils les ont délibérément placés, afin d’obtenir cette importante couverture
médiatique occidentale sur des décès d’enfants).
Tsahal a tweeté que le
bâtiment était « une base d’opérations importante » pour le
renseignement militaire du Hamas, où il « recueillait des informations
pour des attaques contre Israël, fabriquait des armes et positionnait du
matériel pour entraver les opérations de Tsahal ». Lors d’un point de
presse par Zoom hier soir, le porte-parole de Tsahal, le colonel Jonathan
Conricus, a déclaré que le bâtiment abritait également une technologie
militaire du Hamas sur laquelle il ne donnerait pas plus de détails.
Mais bien sûr, un journaliste d’Al Jazeera
a déclaré
à propos du bombardement :
Il
s’agit clairement de faire taire la vérité et les voix des journalistes.
Les médias dans ce bâtiment ont laissé
entendre que les Israéliens mentaient au sujet de la présence du Hamas là-bas,
et qu’ils avaient simplement l’intention de bombarder les médias parce qu’ils
ne leur sont pas sympathiques.
Il n’y a aucune raison de douter que ce
bâtiment constituait un élément clé de l’infrastructure terroriste du Hamas.
Toute la stratégie des Israéliens est de supprimer cette infrastructure. Et
sommes-nous vraiment censés imaginer que les Israéliens pensaient que le moyen
d’améliorer leur position dans les médias internationaux était de bombarder un
centre médiatique ?
L’AP dit, la main sur le cœur, qu’elle n’avait
aucune idée de la présence du Hamas dans le bâtiment. Mais les journalistes ne
sont-ils pas censés découvrir ce qui se passe ? Par exemple, découvrir
qui occupe le bâtiment dans lequel ils se trouvaient eux-mêmes et à quoi ils l’utilisent ?
Lorsque ces journalistes à la recherche de la vérité ont rencontré ces gars
dans les ascenseurs, ont-ils supposé qu’ils étaient tous des travailleurs
humanitaires de Médecins sans frontières ?
Le vrai scandale est que ces médias
partageaient ce bâtiment avec un centre névralgique du renseignement du Hamas –
une organisation qui ne semble pas les avoir frappés comme, vous savez, un truc
plutôt important à investiguer.
Bien
sûr que non. Car ceci fait partie d’une question beaucoup plus vaste, qui est
au cœur de la raison pour laquelle tant de personnes en Occident croient mensonge
sur mensonge concernant Israël et les Palestiniens.
Ce que la plupart des citoyens ne se réalisent
pas – parce que les médias occidentaux ne le leur disent jamais – est qu’il n’existe
absolument rien à Gaza sans l’approbation du Hamas. Les seuls journalistes
autorisés à être à Gaza sont ceux qui livrent l’histoire que le Hamas veut
raconter au monde. Tout journaliste qui tenterait de dire la vérité sur le
Hamas serait soit expulsé de Gaza, soit éliminé. Cela te décourage quelque peu de
dire aux gens ce qui se passe réellement.
La plupart des reportages de Gaza sont
diffusés par des « stringers », des intermédiaires palestiniens
locaux. Ils peuvent se vanter d’une accréditation médiatique respectable comme l’AP.
Mais ils sont soit eux-mêmes membres du Hamas, soit trop conscients que s’ils
ne transmettent pas ce que le Hamas veut qu’ils transmettent, ils sont morts.
Il en va de même pour le Fatah de Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne. Le
fait est que, pendant des décennies, les principales agences de presse
occidentales ont utilisé ces « stringers » palestiniens dont la
propagande apparaît directement dans les journaux nationaux en Grande-Bretagne,
en Amérique et ailleurs – parfois même sous la signature d’un correspondant du
personnel assis dans un bureau dans un pays sûr – et cela est gobé par le
lecteur occidental sans méfiance qui fait confiance à l’intégrité de ce
journal.
Cette situation a été expliquée après la
guerre de Gaza en 2014 par l’ancien journaliste de l’AP, Matti Friedman. Dans
un article fondamental dans The Atlantic, il a levé le rideau sur la
manière dont les médias occidentaux coopèrent avec la stratégie du Hamas
consistant à utiliser ses civils comme chair à canon afin de manipuler les
émotions occidentales et de diaboliser Israël. Comme l’écrivait
Friedman :
La
stratégie du Hamas est de provoquer une réponse d’Israël en l’attaquant tout en
étant entouré d’un bouclier humain de civils palestiniens, provoquant ainsi des
frappes israéliennes qui tuent ces civils, puis de faire filmer les victimes
par l’un des plus grands contingents de presse au monde. Un des buts est que l’indignation
qui s’en suit à l’étranger émoussera la réponse d’Israël. C’est une stratégie
impitoyable et efficace. Il repose sur la coopération des journalistes.
…
Lors des précédents combats à Gaza, le Hamas a appris que la couverture médiatique
internationale du territoire pouvait être adaptée à ses besoins. C’est une
leçon qu’il mettrait en œuvre dans la guerre de cet été [2014]. La plupart du
travail de presse à Gaza est effectué par des intermédiaires locaux, des
traducteurs et des journalistes, des gens qui n’oseraient naturellement pas s’opposer
au Hamas, ce qui permet qu’il doit rarement recourir à menacer un Occidental. Ainsi,
on pouvait faire disparaître les forces armées de l’organisation du récit. On
pouvait faire confiance à la presse pour jouer son rôle dans le scénario du
Hamas, au lieu de rapporter qu’il y avait un tel scénario. La stratégie du
Hamas n’existait pas, selon le Hamas – ou, comme diraient les journalistes, ce n’était
« pas l’histoire ». Il n’y avait pas de charte
du Hamas blâmant les Juifs pour des siècles de perfidie ou appelant à leur assassinat;
ce n’était pas l’histoire. Les roquettes tombant sur les villes israéliennes
étaient tout à fait inoffensives; ce n’était pas non plus l’histoire.
… Lorsque les
dirigeants du Hamas ont examiné leurs atouts avant les combats de cet été
[2014], ils savaient que parmi ces atouts se trouvait la presse internationale.
Le personnel de l’AP dans la ville de Gaza assisterait à un lancement de
roquettes juste à côté de leur bureau, mettant en danger des journalistes et d’autres
civils à proximité – et l’AP ne le rapporterait pas, même pas dans les articles
de l’AP sur les affirmations israéliennes selon lesquelles le Hamas lançait des
roquettes depuis des zones résidentielles. (C’est arrivé.) Les combattants du
Hamas feraient irruption dans le bureau de l’AP à Gaza et menaceraient le
personnel – et l’AP ne le rapporterait pas. (Cela s’est également produit.) Les
caméramans qui attendaient devant l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza
filmaient l’arrivée des victimes civiles, puis, au signal d’un officiel,
éteignaient leurs caméras lorsque des combattants blessés et morts entraient,
aidant ainsi le Hamas à maintenir l’illusion que seuls les civils mouraient.
(Cela s’est également produit; les informations proviennent de plusieurs
sources ayant une connaissance de première main de ces incidents).
Colford,
le porte-parole de l’AP, a confirmé
que des militants armés sont entrés dans le bureau de l’AP à Gaza au début de
la guerre pour se plaindre d’une photo montrant un emplacement de lancement de
roquettes, bien qu’il ait déclaré que le Hamas a affirmé que ces hommes « ne
représentaient pas le groupe. » L’AP « ne rapporte pas beaucoup d’interactions
avec des milices, des armées, des voyous ou des gouvernements », a-t-il
écrit. « Ces incidents font partie du défi de diffuser les actualités – sans
que ce soient des actualités. »
Hier soir, le porte-parole de Tsahal,
Jonathan Conricus, a déclaré que plus de 400 roquettes du Hamas tirées ces
derniers jours dans les barrages destinés à tuer des civils israéliens étaient tombées
sur Gaza. Ces 400 roquettes ou plus auront causé bien plus de morts de civils
que la poignée que même le Hamas a admise. Les enfants de Gaza sont tués soit
directement par les propres roquettes du Hamas, soit parce qu’avec les civils
adultes de Gaza, ils sont utilisés comme otages, boucliers humains et chair à
canon.
Maintenant, lisez ce que Friedman avait à
dire en 2014 à propos de cette stratégie meurtrière :
…
Le Hamas a compris que les journalistes n’accepteraient pas seulement comme un
fait le nombre de morts civils rapporté par le Hamas – relayé par l’ONU ou par
quelque chose appelé « le ministère de la Santé de Gaza », un bureau
contrôlé par le Hamas – mais feraient de ces chiffres le cœur de leur couverture.
Le Hamas a compris que les journalistes pouvaient être intimidés si nécessaire
et qu’ils ne dénonceraient pas l’intimidation. Les agences de presse
occidentales ont tendance à ne voir aucun impératif éthique à informer leurs
lecteurs des restrictions qui façonnent leur couverture dans les États
répressifs ou dans d’autres zones dangereuses. Au lendemain de la guerre, on pouvait
compter sur l’alliance ONG-ONU-médias pour déchainer les organes de la
communauté internationale contre Israël tout en laissant le groupe djihadiste
tranquille.
Et voici son résumé dévastateur de la façon
dont la plupart des médias occidentaux couvrent Israël et les Palestiniens.
Écrivant sur des activistes étrangers, il a observé :
…
Pendant le temps que j’étais là comme membre de la presse, j’ai appris que
notre relation avec ces groupes n’était pas journalistique. Je veux dire que mes
collègues et moi n’avons pas cherché à les analyser ou à les critiquer. Pour de
nombreux journalistes étrangers, il ne s’agissait pas de cibles mais de sources
et d’amis – membres, dans un sens, d’une alliance informelle. Cette alliance se
compose d’activistes et de collaborateurs internationaux de l’ONU et des ONG, du
corps diplomatique occidental, en particulier à Jérusalem-Est et des
journalistes étrangers. (Il existe également une composante locale, composée d’un
petit nombre d’activistes israéliens des droits de l’homme qui sont eux-mêmes
largement financés par les gouvernements européens, et de membres du personnel
palestinien de l’Autorité palestinienne, des ONG et de l’ONU.) Ces gens se
croisent dans des lieux comme la belle cour orientale de l’hôtel American
Colony à Jérusalem-Est, ou lors de fêtes organisées dans la piscine sur le toit
du consulat britannique. La caractéristique dominante de presque toutes ces
personnes est leur caractère éphémère : Ils arrivent de quelque part,
passent un certain temps dans une sous-culture particulière d’expatriés, puis passent
à autre chose.
Dans ces cercles,
d’après mon expérience, le dégoût d’Israël est devenu quelque chose qui tient
du mélange entre un préjugé acceptable et une condition préalable à l’entrée.
Je ne veux pas dire une approche critique de la politique israélienne ou du
gouvernement maladroit actuellement en charge dans ce pays, mais une conviction
que dans une certaine mesure les Juifs d’Israël sont un symbole des maux du
monde, en particulier ceux liés au nationalisme, au militarisme, au colonialisme
et au racisme – une idée qui devient rapidement l’un des éléments centraux du
zeitgeist occidental « progressiste », s’étendant de la gauche
européenne aux campus universitaires et intellectuels américains, et qui comprend
les journalistes. Dans ce groupe social, ce sentiment se traduit par des décisions
éditoriales prises par des journalistes et éditeurs individuels couvrant
Israël, ce qui, à son tour, donne à une telle réflexion les moyens d’une autoréplication
massive.
Il y a une autre chose très importante dont
les gens ne sont pas conscients généralement quand on leur sert des allégations
incendiaires sur le nombre de civils palestiniens qu’Israël est censé avoir tué.
Sur Gatestone, l’ancien commandant de l’armée britannique, le colonel Richard
Kemp, écrit :
Le
Hamas ne fait pas le poids face à Tsahal et pourrait être rapidement, et à moindre
frais, vaincu par une force militaire brutale et écrasante, si ce n’était pour
une seule chose : la volonté israélienne de minimiser les pertes de vies
civiles. Le Hamas le sait. Ils savent qu’ils ne peuvent pas l’emporter sur
Tsahal et n’ont aucune intention de l’essayer. Toute leur stratégie consiste à
attaquer les centres de population israéliens à l’aide de roquettes, de drones
kamikazes et de tunnels, visant à attirer les contre-attaques des forces
israéliennes qui tueront des civils palestiniens afin de diffamer et d’isoler
Israël dans le monde et d’obtenir un soutien international pour leur cause.
Avec des boucliers humains comme élément fondamental de chaque opération, le
Hamas est la première « armée » de l’histoire à utiliser la vie de sa
propre population civile comme arme de guerre.
Leur
stratégie a été terriblement efficace. Au cours des nombreuses années de
conflit à Gaza, la majorité des médias du monde ont rapporté avec enthousiasme
la mort de civils palestiniens comme s’ils étaient l’objet délibéré de la
guerre impitoyable et indifférente d’Israël. Cette propagande manifestement
fausse a été reprise par les partisans du Hamas et par les « idiots utiles »
en Occident. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe, la semaine
dernière, nous avons vu des centaines de manifestants anti-israéliens brandir
des banderoles palestiniennes, brûler des drapeaux israéliens, cracher leur
haine pour l’État juif et s’époumoner au sujet des tueurs de bébés de Tsahal.
La calomnie du Hamas est l’un des principaux facteurs de motivation parmi les
universitaires qui détestent Israël dans les universités et les lycées
occidentaux, et qui ont exploité leurs fausses allégations comme de riches
filières de matière première pour endoctriner des générations d’étudiants.
L’idée que les journalistes à Gaza – et en
fait la plupart des médias occidentaux, à quelques très honorables exceptions près
– aient jamais livré des reportages objectifs et équilibrés sur Israël et les
Palestiniens est absolument ridicule. Les implications de cette corruption systémique
du journalisme – la certitude qu’elle enflamme et incite une population
musulmane déjà nourrie à un régime de mensonges paranoïaques sur Israël et les
Juifs et attise la haine d’Israël et du peuple juif dans le reste de la
population – sont horribles.
Nous
avons eu des décennies de cet abus de journalisme, avec des effets qui sont
trop évidents pour ceux qui ont des yeux pour voir. Nous vivons maintenant le
dernier round de cette terrible guerre contre les Juifs, contre la vérité et contre
la décence élémentaire.