John Kerry a promis de présenter son
plan de paix pour “résoudre” le “conflit israélo-palestinien” courant janvier.
Et il semble décidé à le faire avaler
de force à toutes les parties concernées, puisqu’il a retenu, dit-on, pour une
durée indéterminée, cinquante chambres dans un grand hôtel de Jérusalem pour
l’accueillir, avec sa délégation, ses conseillers, ses domestiques et ses garde
du corps. Plusieurs étages d’un autre hôtel de Jérusalem ont été réservés aux
fins d’accueillir des informaticiens, des cartographes, des militaires.
Le plan Kerry est très simple. C’est le plan de paix arabe présenté il y
a bien des années et qu’aucun dirigeants américain, avant Kerry et Obama, n’ont
prétendu tenter de mettre en œuvre, tant il est porteur de dangers pour Israël.
Non seulement Kerry et Obama tentent, mais ils entendent aller jusqu’au bout.
On pouvait penser qu’ils attendraient
que les neuf mois prévus pour les “pourparlers” soient écoulés avant de passer
à l’étape suivante. Ils semblent très pressés, et vouloir accélérer le
mouvement.
Du côté de la clique Abbas, l’idée de
voir se maintenir une présence israélienne le long de la vallée du Jourdain
continue, pour l’heure, à se trouver rejetée. L’idée de voir la vieille ville
de Jérusalem passer sous contrôle international semble, elle, faire son chemin,
tout comme l’idée de quelques minimes “échanges” de territoire avec Israël,
pourvu que les “frontières” de 1967 soient celles du futur “Etat palestinien”,
et que celui-ci soit ethniquement pur de toute présence juive. La clique Abbas
refuse toujours l’idée d’un “Etat palestinien” démilitarisé et d’un non
contrôle de son espace aérien par l’“Etat palestinien”. La clique Abbas refuse
toujours de reconnaître Israël comme Etat juif ou Etat du peuple juif. Ce
n’est, comme l’a dit récemment Saeb Erekat, pas conforme à la “narration
palestinienne”, qui implique toujours la destruction d’Israël.
Du côté de Kerry et Obama, on semble
penser que les derniers détails non acceptés par la clique Abbas finiront par
être acceptés, et on est prêt à des concessions supplémentaires : le fait
qu’Israël doive abandonner la vallée du Jourdain va de soi pour Kerry et Obama,
tout comme le fait que la vieille ville de Jérusalem passe sous contrôle
international : et ils acceptent donc qu’Israël perde sa souveraineté sur
le Kotel. Le fait que la moitié Est de Jérusalem devienne capitale de l’Etat
palestinien va de soi aussi, tout comme le fait que les habitants juifs de
cette moitié de Jérusalem en soient expulsés (un nouveau mur de Berlin est-il
prévu pour diviser Jérusalem? On ne le sait pas encore, mais l’absence de mur
rendrait le travail des terroristes plus facile dans le reste de Jérusalem,
donc on peut penser qu’il n’y aura pas de mur). Le retour aux frontières de
1967 va de soi là encore, tout comme le fait que l’Etat palestinien serait
ethniquement pur de toute présence juive (dans l’administration Obama, comme
pour les Européens, l’épuration ethnique est une horreur, sauf lorsque ceux
qu’elle est censée frapper sont juifs). Le fait que la clique Abbas ne veuille
pas d’un Etat démilitarisé et veuille le contrôle de l’espace aérien sont de
simples détails : la clique Abbas peut, après tout, accepter
provisoirement un Etat démilitarisé, puis s’armer, et Kerry se contenterait
d’une acceptation provisoire en anglais aussitôt contredire en arabe. Le fait
que la clique Abbas ne veuille pas reconnaître Israël en tant qu’Etat juif ou
Etat du peuple juif est aussi un simple détail : en tant qu’“anti-impérialiste”,
Obama est un adepte de la narration palestinienne, et John Kerry, dont je trace
un portrait éloquent dans le prochain numéro d’Israël magazine, est un adepte
de la même narration.
Du côté d’Israël, il y a les
partisans de l’apaisement, conduits par Tzipi Livni, qui semblent prêts à
signer, et qui reprennent à leur compte les arguments de Kerry et Obama :
la “paix” avec les “Palestiniens”, disent-ils est le nœud gordien de tous les
problèmes de la région. Ils disent même qu’elle rendra Israël plus fort face à
l’Iran (bien sûr ! Comment en douter !). Ils reprennent à leur compte
les arguments démographiques éculés utilisés par Kerry bien que ceux-ci aient
autant de crédibilité qu’un vieil exemplaire de la Pravda datant des années
Brejnev, et ils se basent donc sur des données totalement falsifiées. Les
travaillistes sont, cela va de soi, prêts à suivre Tzipi Livni. La position de
Yair Lapid n’est pas encore définie clairement.
Il y a, aussi, en Israël, ceux qui
discernent que le plan Kerry, s’il était accepté par Israël, et mis en œuvre,
signifierait la mort d’Israël. Leurs chefs de file sont Avigdor Lieberman et
Naftali Bennett.
Le Likoud est composé de gens qui
discernent eux aussi. Binyamin Netanyahou, je n’en doute pas, fait partie de
ceux qui discernent.
La question qui se pose est de savoir
comment il pourra résister à une pression intense aux allures de rouleau
compresseur.
Il a, jusqu’à ces derniers temps, su
contrer Obama, et ce depuis cinq ans. Il a su gagner du temps, et n’a fait des
concessions graves que lorsqu’il avait le dos au mur, aux fins de ne pas céder
sur l’essentiel, et de préserver ce qui pouvait l’être des relations avec les
Etats-Unis.
Il est maintenant dans une position
où on lui demande de céder sur l’essentiel.
S’il cède, il restera dans l’histoire
comme le Premier ministre qui aura laissé Israël reculer jusqu’aux “frontières
d’Auschwitz”, en l’attente de la “solution finale” souhaitée par les “Palestiniens”.
Israël aura laissé faire une épuration ethnique anti-juive sur les terres même
de naissance du judaïsme et aura abandonné sa souveraineté sur ses lieux
saints. Israël sera dans des frontières indéfendables militairement et perdra
l’usage de son seul aéroport international, situé à sept kilomètres seulement
des “territoires” convoités par la clique Abbas. Je ne vois pas Binyamin
Netanyahou vouloir rester dans l’histoire de cette façon.
S’il ne cède pas, il devra entrer en
confrontation directe avec l’administration Obama et devra s’attendre à toutes
les mesures de rétorsion imaginables, y compris les plus perfides. Ce que
l’administration Obama ne pourra faire directement, elle le fera faire par
l’Union Européenne où on sait faire en matière de boycott, désinvestissement,
sanctions contre Israël.
Il devra s’attendre à des manœuvres
anti-israéliennes aux Nations Unies, menées par Samantha Power, qui brûle sans
aucun doute d’impatience.
Il devra s’attendre à un déferlement
de haine anti-israélienne dans les médias occidentaux.
Israël devra redoubler de vigilance
face aux risques terroristes qui sont d’ores et déjà en train de monter et,
hélas, de se concrétiser, comme on l’a vu ces derniers jours.
La menace de l’Union Européenne de ne
plus financer comme elle le fait actuellement l’Autorité palestinienne doit
être lue comme une arme contre Israël. La recette suivie est simple : vous
financez des gens aux fins qu’ils constituent un abcès de fixation au flanc
d’un autre pays. Vous payez leur propagande jusqu’à ce qu’ils soient fanatiques
et imprégnés de haine meurtrière. Vous les assistez aux fins qu’ils atteignent
un niveau de vie qu’ils n’ont pas atteint grâce à leurs propres efforts. Vous
faites tout pour qu’ils n’aient quasiment aucune relation économique avec leurs
voisins juifs. Vous arrêtez ensuite de financer. Vous attendez que vienne
l’explosion. En termes de cynisme, on n’a pas fait mieux depuis le temps de
Goebbels.
L’année qui va commencer sera
décisive pour Israël. Je crains qu’Israël ne soit dans l’épreuve et ne soit
contraint de prendre des décisions douloureuses pour rester debout.
Je l’ai déjà dit : Israël devra
sans doute compter sur ses propres forces et regarder, tactiquement, du côté de
la Russie et de la Chine pour trouver des alliés de circonstance. C’est ce
qu’Israël fait déjà.
Israël doit s’attendre à ce que le
rouleau compresseur roule. Et le rouleau compresseur est déjà en marche.
Dois-je le dire ? Outre le fait
qu’elles reposent sur une falsification de l’histoire du Proche-Orient, les
positons “pro-palestiniennes” de l’administration Obama, comme toutes les
positions “pro-palestiniennes” sont une immense imposture. Si les gens qui se
disent “pro-palestiniens” voulaient la liberté des Arabes de Judée Samarie, ils
voudraient que les enfants arabes de Judée Samarie apprennent à devenir
médecins, instituteurs, commerçants, et pas futurs terroristes. Dans la
réalité, ils veulent que ces enfants deviennent futurs terroristes. Et ils
ajoutent à la haine anti-juive qui les anime un mépris des populations arabes,
qu’ils sont prêts à utiliser comme chair à canon contre les Juifs. Les
pro-palestiniens sont des pro-totalitaires, racistes anti-juifs et racistes
anti-arabes, complices de l’islam radical et du terrorisme.
Les défenseurs d’une solution à “deux
Etats”, quels qu’ils soient, lorsqu’ils ne se contentent pas de paroles
verbales, sont eux-mêmes porteurs d’une immense imposture. Ils savent ce que
sont les intentions de la clique Abbas. Ils savent que l’éducation et les
médias “palestiniens” sont dignes de ceux du Troisième Reich en 1938. Ils
savent qu’aucun dirigeant “palestinien” ne veut d’un Etat vivant en paix à côté
d’Israël et que tous les dirigeants palestiniens glorifient le terrorisme
anti-juif. Ils se font complices d’un dispositif totalitaire, anti-juif et se
comportent eux-mêmes comme des complices du racisme anti-arabe, de l’islam
radical et du terrorisme.
Bien des choses me révoltent
présentement. Mais l’“imposture pro-palestinienne” me révolte particulièrement.
L’administration Obama, elle, n’en finit pas de susciter mon dégoût.
Reproduction autorisée avec la
mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.
http://www.europe-israel.org/2014/01/limposture-pro-palestinienne-par-guy-milliere/
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