Le culte de la Liberté

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mardi 25 août 2015

Sagesse et flatterie

Henry de Huntingdon raconte l’histoire de Knut le Grand, roi d’Angleterre qui régna au début du onzième siècle, il y a donc mille ans, peu avant la conquête normande.
Pour apprendre une leçon aux nombreux flatteurs qui formaient le gros de ses courtisans, il fit placer son trône au bord de la mer. Il s’y assit et, d’une grande voix, commanda aux vagues de ne pas franchir les limites de son royaume. C’était le moment de la marée montante et peu à peu, l’eau s’approcha du trône, jusqu’au moment où elle passa par-dessus de ses pieds et, sans aucun respect pour sa personne royale, monta contre ses jambes. Le roi sauta en arrière en disant : “Que tous sachent combien est vide et sans valeur le pouvoir des rois, car il n’y en a aucun digne de ce nom, sinon celui à qui obéissent les cieux, la terre et la mer selon les lois éternelles.” Après cela, il pendit sa couronne sur un crucifix et ne la porta plus jamais “pour la gloire de Dieu, le Roi tout-puissant”.

Nous vivons en un temps où les flatteurs semblent occuper le terrain au prix de la sagesse dont témoignait en son temps le roi Knut. On a l’impression qu’aujourd’hui, nous possédons enfin le pouvoir de faire plier la nature à notre volonté. Quand j’écoute le discours sur le réchauffement climatique, il me semble entendre une prétention sans bornes. Nous allons limiter le réchauffement climatique par nos moyens ! On croirait apercevoir Knut sur le bord de la mer, cette fois-ci convaincu que la marée lui obéira.
On a la prétention de pouvoir contrôler ou influencer des processus qui nous dépassent totalement et où le rôle des hommes est probablement minime. A coups de milliards et de dizaines de milliards, on se dit que l’on va atteindre l’objectif de changer la nature, le climat, dans le sens que nous voulons. Regardez bien : Le trône est fermement implanté sur la grève et on se flatte que la marée se pliera à notre volonté.
Et si un lobby avait obtenu la possibilité d’agir à sa manière, avec une mainmise quasi-totale sur les leviers politiques et financiers ? Car la science du réchauffement n’est pas aussi bien étayée qu’on ne le prétend. Mais à force d’étouffer toute opinion contraire, tout le monde finira par se mettre au pas. Pour le moment, la sagesse semble avoir perdu son combat contre la flatterie.
Fin novembre aura lieu la Conférence de Paris sur les changements climatiques. Voici ce qu’on annonce (Wikipédia) :
Selon le comité organisateur, l'objectif de cette conférence est « d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser/d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone ». À cet effet, l'accord, censé entrer en vigueur en 2020, devra à la fois traiter de l'atténuation — la baisse des émissions de gaz à effet de serre — et de l'adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques existants et à venir. Il s'agira de trouver un équilibre entre les besoins et les capacités de chaque pays. La répartition de l'effort entre les émetteurs historiques et les économies émergentes est l'un des points sensibles de la négociation.
Pour préparer cet accord, chaque pays doit préparer et publier en amont de la COP 21 une contribution qui présente un plan de travail concret à même de permettre à l’État concerné de faire sa part au sein de l’effort universel.La COP 21 doit également permettre aux pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, en partie via le Fonds vert pour le climat, afin d’aider les pays en voie de développement à lutter contre le dérèglement climatique.[…] Enfin, toutes les contributions visent à la fois à atténuer les émissions de gaz à effet de serre en prévoyant de faire évoluer l’économie nationale, et à adapter les conditions de vie des personnes aux changements climatiques effectifs ou anticipés.[1]
Non seulement les nouveaux occupants du trône de Knut ont une grande prétention – qui n’en a pas ? – mais non contents de commander la marée, et de croire que leur lutte sera efficace, ils veulent obtenir un pouvoir contraignant – c’est un mot terrible ! – qui va engloutir des sommes astronomiques. Pour atteindre quel objectif ?
Peut-être que le climat se refroidira tout seul, comme il l’a toujours fait. Peut-être que cela durera, empirera, encore. Après tout, le climat a toujours été une suite de cycles dont nous ignorons les durées. L’orgueil, nourri des prétentions philosophiques de l’homme moderne, croit changer cela. Mais ce n’est pas parce qu’on crée une panique qu’on a raison. Ce n’est pas parce qu’on crie très fort et qu’on est nombreux qu’on a raison. On a plus que probablement tort. Mais avant d’avoir les pieds et les jambes mouillés, on aura imposé combien de souffrance ?
Qu’on me comprenne bien. Lutter contre la pollution (mais le CO² n’est pas un polluant) et pour une gestion responsable des ressources de la planète est une chose excellente. Mais dépenser des centaines de milliards pour arrêter la marée n’est pas une chose excellente. Si ce n’était pas si dramatique, ce pourrait même être comique. Mais, tristement, cela pourrait nous conduire à la pire des dictatures. Le résultat opposé de l’action de Knut le Grand, quoi.
Dans la course entre la sagesse et la flatterie, la sagesse part perdue. Mais la course est loin d’être finie. La marée commence seulement à monter.

Suite aux élections d'un nouveau président au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ce 6 octobre 2015, le philosophe Drieu Godefridi a adressé la lettre suivante à Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle touche à la question si oui ou non, le GIEC est une entreprise scientifique. [2]


Chère Nathalie,
Vous considérez que les climato-sceptiques sont "des connards" (lire article ici).
Que des dizaines de milliers de scientifiques de par le monde questionnent la scientificité des rapports du GIEC, ce groupe d’experts de l’ONU sur le climat, est ce que vous ne pouvez accepter.
Sans doute estimez-vous que le GIEC est une organisation scientifique, qui plus est mondiale dans son envergure, et que sa parole ne saurait être mise en doute que par des “connards” précisément.
Dans un ouvrage paru en 2010, j’ai démontré que le GIEC est une organisation politique de part en part, de type scientiste, et pas du tout une organisation scientifique. J’ai donné, sur le sujet, des dizaines de conférences, de la France aux Etats-Unis, ai participé à des dizaines de débats, workshops et autres, ai confronté des centaines de contradicteurs. À ce jour, personne n’est parvenu ni à réfuter mon argument, pourtant simple, ni à démontrer de façon crédible que le GIEC était une organisation scientifique.
Par sa composition, ses compétences et son fonctionnement, le GIEC est une organisation politique. Aucun rapport n’en émane, qui n’ait passé les fourches caudines de l’Assemblée générale du GIEC, composée dans son écrasante majorité de non scientifiques, représentants des gouvernements.
Mesurez-vous que deux des trois compétences du GIEC — évaluation des impacts négatifs, pour l’homme, des changements climatiques observés, et normes à mettre en œuvre pour y parer — ne peuvent être concrétisées que sur le pied de jugements de valeur ? Or, chère Nathalie, comment nier que les jugements de valeur sont la province du politique, et non de la science ?
Vous êtes-vous jamais aventurée à jeter un œil sur la troisième partie du dernier rapport du GIEC, l’AR5, qui est un hymne à l’idéologie ultra-minoritaire et authentiquement anti-humaniste de la décroissance ?
Enfin, comment nier que la nature d’une organisation influe sur la nature des rapports qui en émanent ? Si le GIEC est une organisation politique, ses rapports sont politiques.
En interroger la pertinence scientifique est donc non seulement légitime, mais une question d’hygiène intellectuelle élémentaire.
Je vous adresse de ce jour un exemplaire de cet ouvrage au siège des Républicains (je présume que vous y passez à l'occasion).
Pour conclure, je ne vous traiterai pas de connasse...
Mon éducation me l’interdit.
Sentiments dévoués,
Drieu Godefridi
Docteur en philosophie (Sorbonne), juriste et auteur de “Le GIEC est mort, vive la science” (Texquis, 2010)

Puis-je recommander l'article suivant ?
Le GIEC et les prévisions de réchauffement : réquisitoire contre les modèles climatiques.
Par Jean-Michel Bélouve le mardi 29 octobre 2013
http://blog.turgot.org/index.php?post/Belouve-Modeles-rechauffement
[2] http://www.lalibre.be/debats/opinions/non-nkm-les-climato-sceptiques-ne-sont-pas-des-connards-5614ca8335700fb92f7fa150



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