Voici l’article remarquable d’un journal australien qu’un ami m’a
fait parvenir. C’est un témoignage. Le témoignage du naufrage d’une société, du
suicide d’une culture. Il s’agit des conséquences d’une décision en apparence
si simple. Lisez bien et ne dites pas que cela ne concerne que l’Angleterre.
Notre société francophone est atteinte du même mal, même si elle ne subit pas
encore les mêmes conséquences. Voici à quoi ressemble un monde en perdition.
7 Septembre 2017
Il y a quatre ans, entourés de beaucoup
d’incertitude, 400 membres du parlement britannique ont voté en faveur d’une
redéfinition du mariage au Royaume Uni.
Le premier ministre
à ce moment, David Cameron, annonçait que, bien que cette question ne figurait
pas dans le manifeste électoral de son parti, il appartiendrait aux
parlementaires de décider du sort du mariage.
Maintenant, le tour
est à l’Australie de faire ce choix. Avec une différence clé. Contrairement au
Royaume Uni, il appartiendra au peuple de décider.
Tout le monde est
d’accord, qu’on l’admet ou non, que cette décision sera d’une importance
capitale.
C’est pourquoi il
est raisonnable d’analyser les conséquences d’un tel choix potentiel dans ces
états où une telle redéfinition a déjà eu lieu.
Dans le Royaume
Uni, il est devenu très clair que la redéfinition a affecté beaucoup de gens
dans beaucoup de milieux. A première vue, ces milieux n’avaient pas grand chose
en commun avec la redéfinition du mariage. Cependant, les changements qui ont
suivi prouvent à quel point ces milieux sont liés à cette question.
Le genre : La première ministre conservateur
actuelle, Theresa May, a révélé des propositions pour abolir le besoin de toute
consultation médicale avant une réadaptation du genre. Il suffira de remplir un
formulaire officiel. Un communiqué du “Ministère des
Egalités” disait explicitement que le but des propositions était de “bâtir sur
les progrès du mariage gay. Le journaliste du Guardian se gaussait que changer
son genre est maintenant presqu’aussi simple que changer
son nom par une simple déclaration statutaire”.
Il n’est pas très
difficile de trouver des évidences de la “révolution du genre” anglaise. La société de transport de
Londres a interdit l’usage de mots “hétéro-normatifs”, comme dames ou messieurs. Entretemps, au moins une université dans le pays menace d’abaisser les résultats d’étudiants qui
continuent à utiliser des mots comme ‘il’ et ‘elle’. En lieu et place, on est
sensé utiliser des “pronoms neutres sur le plan du genre”, comme ‘ze’ (en
anglais).
Ce radicalisme
autour de la théorie du genre a fait la joie de Stonewall, le lobby LGBT
britannique le plus important. Leur slogan orwellien[1]
Acceptation sans exception peut être vu sur
des affiches et dans les publicités. Et dans la course au radicalisme les
politiciens font tout leur possible pour dépasser leurs concurrents sur le
front des droits ‘trans’ de la lutte à l’émancipation.
Liberté de culte : On a beaucoup
insisté au Royaume Uni sur les exemptions supposées à ces lois pour assurer que
les croyants auraient toujours la permission de rester fidèles à leurs
convictions.
Quatre ans plus
tard, les mêmes personnes qui ont fait ces promesses “la main sur le cœur”
s’acharnent à les saper.
La ministre aux
Egalités, Justine Greening, a insisté que les églises doivent être forcées à “suivre les mentalités modernes”. De même, le
président du parlement, normalement une position de neutralité politique, a dit
ceci : “Je pense que nous aurons seulement
un mariage réellement égalitaire lorsqu’on pourra se marier dans une église, si
on le désire, sans devoir se battre contre l’Eglise pour l’égalité qui devrait
être un droit acquis”.
Pendant les
élections de cette année, il est devenu assez clair à quel point les lobbys
LGBT se sont radicalisés depuis la redéfinition du mariage. La cible
privilégiée était Tim Farron, le chef du parti libéral-démocrate, troisième
parti politique du royaume. Des journalistes réputés avaient appris que Farron
était un Chrétien pratiquant. Dans chaque interview depuis, ils ont exigé de
savoir s’il croyait que la pratique homosexuelle était un péché. Il a presque
dû supplier pour qu’on lui permette de garder séparé sa foi personnelle et ses
convictions législatives. Pendant des dizaines d’années, disait-il, il avait
soutenu oralement et législativement le lobby LGBT. Il avait aussi soutenu
depuis longtemps le mariage gay en le votant avec enthousiasme.
Mais cela ne suffisait plus.
Peu après la
campagne électorale, Farron a donné sa démission. Il a affirmé que,
désormais, il était devenu impossible pour un Chrétien actif d’occuper une
position importante dans la politique britannique.
Dans un
développement déchirant et malgré la crise britannique au niveau des parents
d’accueil, des candidats parents d’accueil qui s’identifient comme étant
religieux doivent s’attendre à une interrogation serrée. Ceux qui sont jugés
peu aptes à “célébrer” l’homosexualité peuvent faire une croix sur leurs rêves
de parentalité. Ce mois-ci, la Cour suprême a décidé qu’un couple pentecôtiste
était inéligible pour être couple d’accueil. Bien que la cour ait reconnu leur
histoire d’être des adoptants efficaces et pleins d’amour, elle a décrété
qu’avant toute autre chose, “les lois sur l’égalité dans
l’orientation sexuelle devraient avoir priorité”. Comment est-il
possible que la Grande Bretagne est devenue tordue à ce point ? Des Juifs,
des Musulmans, des Chrétiens et des Sikhs pratiquants et qui veulent rester
fidèles à leurs enseignements religieux ne peuvent plus adopter des enfants.
Liberté de parole : Dans la période
avant le vote au Parlement, nous avons été les témoins d’une brutalité peu
compréhensible. On a jeté des excréments contre la maison du parlementaire
David Burrows, un supporter de la Coalition pour le mariage, et un homme doux.
Ses enfants ont reçu des menaces de mort et l’on a publié
l’adresse de leur école sur internet. De même, le journaliste radio Iain Dale,
un Conservateur, a promis de marquer publiquement tout parlementaire
gay qui ne voterait pas en faveur de la redéfinition.
Beaucoup de
Britanniques ont perdu leur travail. Par exemple Adrian Smith, mis à la porte
par une association de logement à Manchester parce qu’il avait suggéré que
l’état ne devrait pas imposer ses règles
sur des lieux de foi et de conscience. Ou Richard Page, viré pour un comportement
totalement déplacé après qu’il eut affirmé que les enfants pourraient mieux
s’en sortir s’ils étaient adoptés par des couples hétérosexuels.
En même temps,
contrairement aux assurances gouvernementales répétées, on a systématiquement ciblé
des petites entreprises. Ainsi, la cour en Irlande du Nord a décrété que la
boulangerie familiale Asher avait agi de façon illégale. Quel crime cette très
petite entreprise avait-elle commis ? Elle a poliment décliné de décorer
un gâteau avec un message politique en soutien du mariage gay. La cour a maintenu
que les propriétaires d’entreprises doivent être forcés de promouvoir la cause
LGBT, peu importe leurs convictions personnelles.
Même la National
Trust, une institution britannique avec plus de 4,2 million de membres, a
décidé de se joindre à la croisade agressive des LGBT. D’après un communiqué,
chacun de leurs 62.000 volontaires devait désormais porter un badge arc-en-ciel
en faveur du mariage gay. A ceux qui ont indiqué qu’ils préféraient ne pas porter
ce badge on a dit qu’ils seraient éloignés
du public jusqu’au moment où ils seraient prêts à montrer au public une
tolérance inclusive.
Avec le recul, la
majorité silencieuse en Grande Bretagne est restée silencieuse depuis trop
longtemps. En réfléchissant à la redéfinition, Ben
Harris-Quinney, président du groupe de réflexion de la Bow Group, a dit que :
“Le mariage gay a été promu dans le Royaume Uni comme ce qui était supposé être
une question de tolérance et d’égalité. Mais ce que nous avons constaté est la
situation la plus inégale et la plus intolérante de toute question politique
dans l’histoire récente”.
Enfants : A travers le Royaume Uni, “l’éducation
sexuelle” a été transformée et défigurée. Des programmes télé pour des enfants
aussi jeunes que trois ans font la promotion de la “fluidité du genre”, comme
moyen d’encourager l’individualité.
En même temps, des
ministres ont refusé
aux parents inquiets le droit de retirer leurs enfants de ces cours d’école
primaire. Entretemps, des “éducateurs extérieurs” enseignent aux enfants les
positions sexuelles, une consommation pornographique “satisfaisante” et comment
se masturber. Des soucis concernant les infections sexuellement transmissibles
et la promiscuité sont tournés en ridicule comme étant “vieux jeu”.
Les écoles libres
sont de plus en plus dans le collimateur. Récemment, Dame Louise Casey, une
conseillère sénior du gouvernement, a insisté “qu’il
n’est plus OK pour des écoles catholiques d’être homophobes et opposées au
mariage gay”.
Ofsted, l’organisme
responsable pour l’évaluation des écoles, a été politisé à outrance. Avant
2013, avant la redéfinition du mariage, Ofsted avait inspecté l’école juive pour
jeunes filles Vishnitz. Elle a réussi l’inspection avec les félicitations. En
fait, Ofsted était allé hors de son chemin pour souligner l’approche engagée et
attentive au bien-être et au développement des élèves. Quatre ans plus tard,
Ofsted est retourné à cette école. Cette fois-ci, ils ont refusé l’école à cause
d’une seule question. Bien qu’ils aient remarqué à nouveau que les élèves
étaient capables
de penser pour elles-mêmes, leur rapport a soulevé une promotion inadéquate
de l’homosexualité et du changement de genre. De cette manière, l’école
manquait de transmettre “une
compréhension complète des valeurs fondamentales britanniques”. Elle est l’une
des sept premières écoles libres qui risquent d’être fermées.
J’ai mentionné que
j’écrivais cet article pour un bon ami dans le parti Conservateur chez moi. Il
m’a fait part de ses sérieuses inquiétudes. N’avais-je pas considéré les
conséquences ? Est-ce que je me rendais compte que ce que je disais en
Australie pouvait être découvert à mon retour au Royaume Uni ? “Le progrès
LGBT est une marée que l’on ne pourrait pas arrêter”. Il m’assurait qu’il était
OK pour moi de croire “en privé” que
le mariage était entre un homme et une femme. Il était même d’accord, en privé, que ce qu’on enseignait dans
les écoles primaires était de trop.
Mais dire cela tout
haut ? L’écrire dans un journal ? Cela briserait ma carrière et mes
relations personnelles.
Bonté divine. L’institution
du mariage et la liberté de penser, de culte et de parole ne sont-elles pas bien
plus importantes ? Combien plus important l’avenir de nos enfants que
toute ambition naïve de carrière que je pourrais nourrir.
J’insiste pour que
chaque Australien examine les évidences, analyse les résultats et comprenne de
quoi il s’agit dans ce vote. Si c’était seulement le mariage, cela vaudrait déjà
la peine de le conserver.
Mais il s’agit d’infiniment
plus.
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