Un ami m'a envoyé l'article suivant. Je pense que cela intéressera un certain nombre. L'auteur est un Juif messianique.
Cela
fait, hélas, longtemps que plus rien ne nous étonne de la part de la classe
politique française, de moins en moins encline à masquer sa haine d’Israël et
relayée fidèlement par la quasi-unanimité des médias tricolores, tous aux
ordres d’une politique étrangère française empêtrée depuis plus de 40 ans dans
son délire anti-israélien.
Nous
sommes devenus au fil du temps comme blasés par le décalage récurrent constaté
entre le discours ou les annonces de nos dirigeants politiques — de l’extrême
droite à l’extrême gauche — et la réalité du terrain où prolifère sans retenue
la parole antisémite, dans ses « habits » neufs antisionistes et jusqu’à la
violence à présent quotidienne dans le pays.
L’inversion
des rôles et responsabilités dans les violences faites aux Juifs est, très
étrangement, largement acceptée et, tel un zombi, le citoyen lambda ne voit
plus la victime en « victime », pas plus que
l’agresseur en « agresseur ». Par, on ne sait
trop quel tour de passe-passe, le Juif atteint dans sa chair est devenu
responsable de ce qui lui arrive et son agresseur, une « victime » collatérale de
l’hostilité intrinsèque que suscite les Juifs.
C’est
ainsi que durant une vingtaine d’années, de 1948 à 1968, les nations arabes
étaient perçues comme la partie la plus intransigeante, accusée de refuser de
reconnaître Israël et de déclencher des conflits à répétition dont le but
déclaré était l’expulsion, pour ne pas dire l’extermination des Juifs du
Jourdain à la mer. Assurément, l’identification de la « victime » et de « l’agresseur » était encore d’une
limpide évidence. On ne parlait à ce moment-là ni de « droit au retour » de Palestiniens, ni
de création d’un État de Palestine, ni même d’occupation militaire où que ce
soit.
Que la
Judée et la Samarie aient été « vidées » — par une opération au sens propre
d’épuration ethnique — de ses habitants juifs par l’armée jordanienne en 1948,
on n’en a pas ou peu parlé. De « frontières », il n’en était pas davantage question.
Tout au plus s’est établie de fait une ligne d’armistice entre les
belligérants, ce que certains vont appeler la « ligne verte ».
Le
conflit de 1967, surnommé « la guerre des 6 jours », qui a consacré une victoire écrasante
d’Israël face à des adversaires nihilistes et irrédentistes, a manifestement engendré
un changement de stratégie de la part des nations arabes et une modification
notable des politiques occidentales vis-à-vis d’Israël.
Dès
lors que sur le plan militaire, la victoire arabe semblait, au moins dans
l’immédiat, « impossible », les Arabes,
avec le concours des services secrets russes (KGB), ont échafaudé une nouvelle
approche, une stratégie d’inversion des valeurs et même des rôles des
protagonistes dans le conflit. Quoiqu’ils aient été les « agresseurs », les Arabes se sont
alors présentés en « victimes » et Israël, qui subissait pourtant
l’agression et la volonté exterminatrice de ses ennemis, s’est retrouvé au banc
des « accusés ».
Peu
après, le triple refus arabe à Khartoum n’a pas permis aux diplomates de
prendre conscience qu’en réalité rien n’avait changé. C’était un « non » à la paix, un « non » à la reconnaissance
d’Israël et un « non » à la négociation
avec Israël. Dans un tel scénario, Israël aurait été mal avisé de céder sur
quoi que ce soit. On lui en a fait pourtant le reproche.
Dès ce
moment-là, tout a été redéfini comme un conflit dont « l’agresseur » était exclusivement
Israël et la « victime », les Arabes. Il a
été construit par ailleurs une problématique exclusive autour d’un différend
territorial impliquant un « peuple », les Palestiniens,
au demeurant sans « histoire » nationale, qui
aurait été dépossédé de sa terre, dès 1948, et dont le territoire serait « occupé » par un Israël
conquérant à l’origine du conflit. Ainsi présentée, la causalité du conflit
n’est plus l’agression arabe généralisée suite à la création de
l’État d’Israël, mais l’existence même d’Israël, aussi bien sur le plan
juridique que sur le plan pratique. Le résultat du conflit de « 1967 » devient un épisode
de plus, en aucune façon le fruit de l’obstination arabe à vouloir
éradiquer Israël, mais le produit « inacceptable » d’une résistance juive à ne pas se
soumettre au diktat de l’islam.
Tandis
que le fond du problème était et est toujours le « refus » arabe d’une
reconnaissance d’Israël, les chancelleries occidentales
ont finalement choisi le « camp » arabe, plus profitable à leurs intérêts,
énergétiques notamment.
Ainsi redéfinis les rôles respectifs et les valeurs fondamentales en balance dans le conflit qui oppose Israël au monde arabo-musulman, cette « inversion » du sens remodèle les relations des Juifs avec les sociétés où ils sont intégrés partout dans le monde.
Ainsi redéfinis les rôles respectifs et les valeurs fondamentales en balance dans le conflit qui oppose Israël au monde arabo-musulman, cette « inversion » du sens remodèle les relations des Juifs avec les sociétés où ils sont intégrés partout dans le monde.
Faut-il
alors s’étonner qu’après plus de 40 ans de matraquage politique et médiatique,
plus personne ne croie à la persistance du triple « refus » arabe de Khartoum au
profit d’une réalité fantasmée où Israël est à l’origine de toute la misère du
monde et celle d’un « peuple » palestinien en
particulier, nourri d’une haine indicible et autodestructrice contre les Juifs ?
L’appel
récent d’un collectif d’ambassadeurs français à « sauver l’État palestinien » s’inscrit
naturellement dans ce diabolique aveuglement qui consiste à ne vouloir voir
dans le conflit israélo-arabe qu’une « injustice » impardonnable de la part d’Israël.
Celui-ci ne prend en définitive « que » des mesures injustes
et unilatérales : tels un « mur spoliateur », « l’installation de 650 000 colons », « l’enfermement de Gaza »… Le choix des mots
et des « maux » emprisonne
nécessairement Israël dans la posture de l’accusé, sans que celui-ci
puisse se défendre ou soit défendable.
Les
actions palestiniennes se trouvent ainsi « justifiées » en ce qu’elles sont des « réactions » et non le produit
d’une orientation politique, idéologique ou religieuse particulière. La disproportion
dans le nombre de « victimes » dans les deux camps
plaide en défaveur d’Israël, comme si la parité en la matière établissait un
juste équilibre moral. Or, cette « disproportion » est partie intégrante de la dialectique
palestinienne.
Il est
intéressant de relever que le texte de ces « diplomates » ne se réduit pas à une discussion sur des
divergences politiques entre États, somme toute fréquentes dans bien des
domaines. C’est le peuple juif lui-même, où qu’il se trouve, qui est dans le
collimateur de ces hauts fonctionnaires. En effet, il ne faut
pas se laisser abuser par l’usage intensif d’un vocabulaire volontairement
biaisé. Derrière les « lobbies » qui poussent les
gouvernements américains à « s’inféoder » à Israël, ou encore ceux qui, paraît-il,
manipulent les Européens, dans « l’ombre de la Shoah », qui voir d’autres
que les Juifs, telle une « 5e colonne », unis comme un seul peuple contre les
intérêts du monde ?
La
proposition française de reconnaître un État palestinien, en l’absence de résultat
dans de « pseudo-négociations » est un modèle du
genre de fausse diplomatie inique et un parti-pris flagrant, en même temps
qu’affligeant, pour un État palestinien que Mahmoud Abbas appelle lui-même de
ses vœux Judenrein, c’est-à-dire sans aucun juif. Le projet de
constitution du futur État palestinien, qui n’est nullement caché d’ailleurs,
est aux antipodes de ce qu’exigerait un minimum démocratique. Dictature,
discrimination, inégalités, racisme et antisémitisme sont les ingrédients d’un
futur État que la France souhaite ouvertement et de tout cœur. La « déclaration » de Khartoum, jamais
récusée, est depuis longtemps oubliée, tandis qu’elle demeure d’une stupéfiante
actualité. Pas de paix, pas de reconnaissance et pas de négociation.
Ces
hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères n’agissent sans doute
pas sans l’aval de leur ministre de tutelle et je doute fort qu’ils ignorent la
duplicité de leurs propos. Nous ne sommes donc plus au stade de l’ignorance
involontaire et tout cela augure des jours sombres pour la France.
Cette
« inversion » des valeurs et des
postures, dont je parlais plus haut, m’amène à penser que même cette présente « explication de texte » risque d’être
considérée par bien des lecteurs comme le produit d’un « lobbying » juif « inféodé » à la politique
israélienne.
Mais
vous n’êtes pas obligé de le croire…
Guy ATHIA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire