Voici
toute autre chose. Jonathan Aigner [1] a
écrit un article sur son blog qui mérite lecture. Je l'ai donc traduit ici.
Des boycotts n’amènent que très
rarement quelque chose d’utile dans la culture chrétienne. En général, cela
nous donne un air distant et déconnecté, voire arrogant, tout en faisant de la
publicité pour ce qui nous inquiète.
Pourtant, il me semble qu’il est temps
pour un autre genre de boycott. Non pas contre des organisations qui se moquent
de nos opinions, mais contre une industrie qui s’inquiète justement beaucoup de
l’opinion des églises, pour la simple raison que nous sommes leur seul espoir
de survivre financièrement.
Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration.
1. Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration
parce que l’argent ne devrait pas être le facteur déterminant de ce que
chantent les églises. C’est bien une industrie. Son but est
de faire de l’argent. Elle planifie donc avec soin pour que l’argent rentre de
plus en plus, mais sans nous donner ce dont nous avons vraiment besoin, comme devrait
le faire toute bonne musique d’église. Non, elle nous donne le divertissement dont
nous avons fini par être dépendants. Il fut un temps où les cantiques des
églises étaient écrits par des pasteurs, des théologiens et des poètes, mais l’industrie
de l’adoration a fait de l’adoration son image de marque en nous donnant les
“artistes” les plus aptes à rafler le marché et à imposer leur musique. Et
comme tout bon marketing, elle fait appel à cette partie de nous qui agit sans
discernement. Au lieu de rechercher la beauté d’un cantique, nous avons été
capturés par ce qui n’est que mondain.
2. Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration
parce qu’elle crée ses propres idoles.
Vous connaissez cette idole ?
La culture chrétienne est obsédée par
des “worship leaders” populaires. Ils sont suivis par beaucoup de jeunes qui
sont leurs fans dévoués. Ils ont leurs livres bestsellers, leurs ventes de
t-shirts, leurs contrats d’enregistrement, bref, la totale. Et ils attirent des
foules. On les paie grassement. Leurs concerts sont “sold out”. Le problème est
que de plus en plus d’églises copient leur style de culte sur ce genre de divertissement
commercial, faisant pénétrer l’ambiance des concerts rock dans leurs églises et
transformant leurs communautés en des groupies de Chris Tomlin (et d’autres). L’industrie
de l’adoration a besoin que cela se passe ainsi. Elle veut que nous soyons
obsédés de ces superstars et de leur musique. Je suis sûr que la plupart parmi
eux sont des gens bien avec des intentions louables, mais ils ne sont que les pantins
dans le jeu de cette industrie. Nous avons accepté ces choses depuis si
longtemps que l’industrie a repris ce qui était sacré dans nos églises – ce temps
réservé autrefois à la transmission des vérités bibliques – pour le remplir
avec les veaux d’or du divertissement.
3. Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration
parce que c’est la voix de la communauté chrétienne qui doit être primordiale. L’industrie
de l’adoration imite le style des genres commerciaux populaires qui sont
totalement axés sur la performance. Leur textes et musiques ne proviennent pas des
églises. Ce n’est pas une musique pour être chantée par une église, mais pour
être produit devant un auditoire passif par tel chanteur ou tel groupe. Non pas
que la musique commerciale est mauvaise par nature, mais elle n’est tout
simplement pas faite pour nous. Nous avons besoin de musique dans laquelle les
gens peuvent participer de tout cœur, et non une expérience qu’ils ne font que
subir.
4. Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration
parce que l’adoration et l’émotion ne sont pas la même chose. L’unique
but de la musique commerciale est de nous capturer, de nous faire sentir quelque chose, de nous rendre
dépendants d’un produit au seul niveau sentimental. C’est le type même de la
manipulation émotionnelle. Cela devrait nous déchanter au lieu de nous enchanter.
5. Il est temps de boycotter l’industrie de l’adoration
parce qu’être un client insatisfait mais qui ne dit rien n’arrangera rien. Nous
sommes nombreux, de tous les âges, de toutes les dénominations et de toutes les
cultures. Ce qu’on a fait de l’adoration devrait nous faire frémir. Nos sens
sont affaiblis par le manque de profondeur des paroles et par une manipulation émotionnelle
omniprésente. Pourtant, nous continuons à fréquenter des églises dominées par l’industrie
de l’adoration, peut-être à cause de notre famille, ou parce que tous nos amis
y vont, ou parce que nous y trouvons la théologie qui nous convient. Mais il
est temps de parler ou de partir. Nous le devons. Adorer Dieu ensemble est plus
important que des programmes qui conviennent à nos familles. C’est plus important
que les relations dans un petit groupe. C’est une question au cœur de la
théologie, et il se peut que notre sens de communion soit bien plus superficiel
que nous le croyons. Nous devons nous faire entendre. L’industrie de l’adoration
est en train de nous affamer en nous volant la nourriture spirituelle vitale
dont nous avons si désespérément besoin à travers la Parole et la Cène, et elle
nous offre à leur place les calories inutiles du divertissement commercial.
Cela nous tuera lentement mais surement.
J’en ai assez de l’industrie de l’adoration.
Non par méchanceté ou dépit, ou par une fausse piété ou par sensationnalisme. C’est
une question de conscience. Je ne peux plus m’y engager. Je n’achèterai plus leur
musique. Je n’irai plus à leurs concerts. Je n’achèterai plus leurs livres de
chant. Je ne participerai plus dans une église qui suit ce mouvement sans
discernement.
Alors, vous êtes avec moi ?
Il est temps d’arrêter d’imiter la
culture pop.
Il est temps pour nous d’apprendre à chanter et à faire de la musique nous-mêmes, au lieu de laisser d’autres le faire à notre place.
Il est temps de redécouvrir la juste place de la musique dans l’adoration de l’église.
Il est temps d’en finir avec le mode Hillsong, de détrôner nos idoles populaires religieuses et de promouvoir tout à nouveau une beauté créative, particulièrement auprès de nos enfants.
Il est temps de rendre l’adoration aux chrétiens, et de ne plus nous limiter à la performance d’autres.
Il est temps de prendre une décision radicale. Car il n’est pas possible de réparer cette culture.
Il est temps pour nous d’apprendre à chanter et à faire de la musique nous-mêmes, au lieu de laisser d’autres le faire à notre place.
Il est temps de redécouvrir la juste place de la musique dans l’adoration de l’église.
Il est temps d’en finir avec le mode Hillsong, de détrôner nos idoles populaires religieuses et de promouvoir tout à nouveau une beauté créative, particulièrement auprès de nos enfants.
Il est temps de rendre l’adoration aux chrétiens, et de ne plus nous limiter à la performance d’autres.
Il est temps de prendre une décision radicale. Car il n’est pas possible de réparer cette culture.
De toute façon, tout cela est un
non-sens. Il ne peut y avoir une industrie de vraie adoration. Il n’y a qu’une
industrie commerciale qui abuse l’adoration.
Ne soyez pas dupe. L’adoration d’une
église ne dépend aucunement d’une production culturelle de masse.
Après tout, tout a commencé à partir de rien lorsque notre Créateur a tout fait par sa parole. Notre Rédempteur fut engendré, et pas fait.
Après tout, tout a commencé à partir de rien lorsque notre Créateur a tout fait par sa parole. Notre Rédempteur fut engendré, et pas fait.
Gardez votre industrie de l’adoration. Avec
un grand livre, un bout de pain et un peu de vin, nous avons tout ce dont nous
avons besoin.
Jonathan Aigner
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