Le culte de la Liberté

Le culte de la Liberté

samedi 28 mars 2020

La pandémie et la Bible


La présente pandémie, peut-elle être liée de manière directe à la Bible ? La réponse doit être négative. Il y a un lien beaucoup plus général, et j’y reviendrai. Mais il n’est pas possible de conclure que, bibliquement, c’est le déclencheur de la fin. C’est un domaine dans lequel il faut rester très prudent, sans pour autant être naïf sur ce que cette pandémie pourrait avoir comme conséquences : un contrôle bien plus draconien de la population, une pression pour créer un gouvernement mondial et la tentation d’utiliser les mêmes pouvoirs devant d’autres crises, réelles ou perçues, comme le climat.
Y a-t-il un éclairage biblique sur cette pandémie ? La question n’est pas simple. Quel risque de raccourcis et d’impasses ! Ne faut-il pas mieux se cantonner à quelques leçons spirituelles et ne pas s’égarer dans les dédales d’une éventuelle fin de monde ? Derrière la question se pointe pourtant une autre : Qu’est-ce que Dieu cherche à nous dire à travers cette pandémie moderne ? Ce n’est pas la question : Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? En général, cette question est inutile et sans réponse. Mais la question ici est : Pourquoi cela arrive-t-il à notre monde et en notre temps ?
Penser que Dieu ne parle pas à travers un tel événement revient quasiment à dire qu’il ne s’occupe pas de ce monde, qu’il en est absent. Non seulement, il tient ce monde en sa main, mais il nous a aussi donné des indications sur ce qui doit arriver avant le retour de Jésus. Et ce retour arrive ! A force d’avoir refoulé les questions prophétiques par peur de tomber dans de l’extrémisme, on a perdu la capacité de discerner les temps et d’oser conclure que nous sommes effectivement entrés en cette dernière partie de l’Histoire. La pandémie est peut-être le coup de clairon qui doit nous réveiller. Christ revient, et avant son retour, de temps difficiles arriveront.
Les signes des temps
En Matthieu 24, Jésus parle de la fin des temps. Il compare les choses qui doivent arriver aux douleurs de l’enfantement, 8. Celles-ci annoncent l’imminence de la naissance, mais ne permettent pas d’en planifier le calendrier. Ces signes se retrouvent également en Apocalypse 6 : la charge terrifiante des quatre cavaliers rappelle ainsi les paroles de Jésus en Matthieu 24.4-8. Voici ce qui est dit du quatrième cavalier (6.7,8) : Quand l’Agneau ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième être vivant dire : Viens ! Et je vis venir un cheval blême. Son cavalier s’appelle “La Mort” et il était suivi du séjour des morts. Il leur fut donné le pouvoir sur le quart de la terre de faire périr les hommes par l’épée, la famine, les épidémies et les bêtes féroces.
Cela suscite aujourd’hui une question d’incompréhension : Mais pourquoi Dieu ferait-il cela ? Quel Dieu cruel !
Vous voyez, dans un sens réel, la pandémie du Covid-19 est le premier événement “post-Dieu” de notre monde. Dans ces derniers 50 ans, la présence de Dieu a été balayée partout à un degré jamais vu. Il suffit de mentionner le Christ ou la Bible pour récolter un silence gêné. Ils ne représentent plus rien dans l’esprit des gens. Bien au contraire, s’il reste encore un lointain souvenir, il est désagréable. Nous n’avons plus besoin de Dieu et l’on s’est mis à “dédiviniser” et déchristianiser notre société. Tout ce que Dieu ordonne dans la Bible, on l’a renversé. Avortement et euthanasie ont désacralisé la vie, et ça continue avec effronterie jusqu’en pleine crise de corona. Le mariage est évidé de sa réalité originelle et la famille au sens traditionnel – père, mère et enfants – est rejetée comme schéma de base. Chacune de ces décisions a été comme un poing levé contre le ciel. Ne sommes-nous pas les maîtres de notre propre destin ?
Or, voilà que par la pandémie, Dieu se rappelle à notre bon souvenir ! C’est intolérable ! La fin du monde ? M’enfin ! Or, il faut bien le constater, mis à part l’une ou l’autre exception rare, rien ne semble perturber l’apostasie, le détournement massif de Dieu. Ce n’est pas que nous sommes entrés en un temps areligieux. C’est même le contraire. On ne communie plus à l’Eglise, on le fait bien plus dans les stades. Les écrans de jeux sont les lieux de culte de la nouvelle idolâtrie, tandis que les vieilles idolâtries reprennent du poil de la bête : argent, sexe et pouvoir.
Dieu s’est-il donc laissé exproprier ? En gentleman, a-t-il débarrassé le plancher ? Ou viendra-t-il “pour juger les vivants et les morts”, comme le proclame l’Eglise depuis bientôt 2.000 ans ?

On a déjà été là. Avant que l’Evangile ait pénétré notre monde au sens large, Dieu s’est préoccupé du peuple d’Israël. Il était en quelque sorte sa propriété privée dans ce monde. Le prophète Ezékiel décrit en des termes étonnamment actuels ce qui s’est passé lorsque ce peuple a fait ce que fait notre monde aujourd’hui :
L’Eternel m’adressa la parole et me dit : O toi, fils d’homme, voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel, au pays d’Israël : La fin est arrivée ! Aux quatre extrémités du pays, c’est la fin ! Oui, maintenant, c’en est fini de toi, car je vais déchaîner contre toi ma colère et je vais te juger pour ta conduite : je te ferai payer toutes tes abominations. Je n’aurai pas pour toi un regard de pitié, je serai sans merci, je te rétribuerai pour ta conduite, et, de tes abominations, tu resteras coupable; et vous reconnaîtrez que je suis l’Eternel.
Voici ce que vous dit le Seigneur, l’Eternel : Un malheur, oui un malheur sans pareil va survenir ! La fin arrive. C’est vrai, elle arrive la fin, c’en est fini de toi, la voilà qui arrive. La ruine vient pour toi, habitant du pays ! Oui, le moment arrive, le jour est proche. Voici : sur les montagnes, c’est la consternation au lieu des cris de joie. Maintenant, sans tarder, moi, je vais déverser ma colère sur toi, et j’irai jusqu’au bout de tout mon courroux contre toi. Oui, je te jugerai pour ta conduite, je te ferai payer toutes tes abominations. Je n’aurai pas pour toi un regard de pitié, je serai sans merci, je te rétribuerai pour ta conduite et, de tes abominations, tu resteras coupable, et vous reconnaîtrez que c’est moi, l’Eternel, qui vous aurai frappés.
Voici le jour ! Elle arrive la ruine ! Oui, elle se prépare, et le bâton qui va frapper fleurit, l’arrogance s’épanouit, la violence se dresse pour servir de bâton à la méchanceté. Il ne restera rien ni de ce peuple, de ces foules bruyantes, ni de tout son tumulte, ni de sa gloire.
Le temps arrive, le jour approche : que celui qui achète ne se réjouisse pas, et que celui qui vend ne se désole pas, car la colère plane sur toute cette foule, parce que le vendeur ne retrouvera pas ce qu’il avait vendu, même s’il demeurait au nombre des vivants. En effet, la vision concernant cette foule ne sera jamais révoquée : à cause de ses fautes, aucun d’eux ne pourra sauver sa vie. On sonnera du cor, et l’on se tiendra prêt, mais aucun n’ira au combat car ma colère menace cette foule.
Au dehors de la ville, c’est l’épée qui sévit, au dedans, c’est la peste et la famine. Celui qui est aux champs périra par l’épée, et celui qui est dans la ville, la peste et la famine le feront succomber. Si quelque rescapé parvient à s’échapper, il s’enfuira vers les montagnes tout comme les colombes des vallées. Et ils gémiront tous, chacun pour son péché.
Leurs mains pendront sans force et leurs genoux flageoleront. Ils porteront des habits de toile de sac et la frayeur les saisira, la honte se lira sur chacun des visages, toutes les têtes seront rasées. Ils jetteront dehors leur argent, dans les rues, et considéreront leur or comme souillé, car ni l’argent ni l’or ne pourront les sauver au jour de la colère de l’Eternel, ni apaiser leur faim; ils ne satisferont aucun de leurs désirs, car c’est l’argent et l’or qui les ont fait tomber dans le péché. Ils ont mis leur orgueil dans leurs parures magnifiques et ils s’en sont servis pour fabriquer des idoles abominables et exécrables. C’est pourquoi tout cela je le rendrai impur : je le donnerai à des étrangers pour qu’ils le pillent, comme butin aux méchants de la terre qui viendront souiller tout cela. Je détournerai d’eux ma face et l’on profanera le lieu que je chéris. Des brigands y pénétreront et le profaneront. Fabriquez-vous des chaînes, car le pays est plein de crimes, et la ville est remplie de violence. J’amènerai ici les pires des nations païennes pour prendre possession de leurs maisons. J’abattrai l’orgueil des puissants, leurs sanctuaires seront profanés.
Voici : la ruine vient, ils chercheront la paix sans pouvoir la trouver. Désastre sur désastre viendront les submerger, il y aura un afflux incessant de mauvaises nouvelles. Ils solliciteront en vain quelque révélation de la part du prophète, la loi fera défaut au prêtre et les responsables du peuple seront dépourvus de conseil. Le roi prendra le deuil, et le prince sera vêtu des habits des temps de malheur, le peuple du pays aura les mains tremblantes. C’est d’après leur conduite que je les traiterai et je les jugerai selon ce qu’ils méritent, et ils reconnaîtront que je suis l’Eternel. (Ezékiel 7, version Semeur)

Dieu dit qu’il va falloir payer le prix des obscénités sans fin. Les factures se sont empilées et maintenant il faudra les régler. Il n’y a plus le temps de traîner, ou d’espérer en des temps meilleurs. Le temps de la prière est passé. C’est la fin et il faudra payer. Dieu frappe son peuple. L’épée, la peste et la famine vont faire leur besogne affreux. Il ne restera rien du peuple. C’est l’heure de la colère. Les jugements s’empilent. Tout échappatoire est fermé. Tout espoir que le bon vieux temps reviendra s’envole. C’est d’après leur conduite que Dieu les traitera et ils seront jugés selon ce qu’ils méritent, et ils reconnaîtront, enfin, que Dieu est Dieu.
Bien sûr, ce fut ainsi pour Israël. La fin annoncée par les prophètes est arrivée. On n’y avait plus cru. On était devenu un peuple non-croyant. Ceux qui osaient dire que le jugement viendrait, on les enfermait. “Ceci est ma vie et je fais ce que je veux !”
Sommes-nous là, au même point ? Y a-t-il des parallèles entre la fin de Jérusalem au temps d’Ezékiel et la fin de notre monde ? Sommes-nous allés trop loin et les douleurs nous ont-elles surpris ? Ou la prière saura-t-elle attendrir le cœur de Dieu pour qu’on puisse retourner au temps d’insouciance d’avant ?
L’envergure du désastre devrait pour le moins nous faire réfléchir. Le monde entier est grippé par le fléau, la vie s’est arrêtée et la sacro-sainte économie est en morceaux. Personne n’est capable de prédire ce qui arrivera, tout comme personne n’a vu venir. Oui, la pandémie partira. Toutes les pandémies viennent et repartent. Sera-ce une énième menace par laquelle Dieu avertit un monde devenu sourd ? Ou pire est-il à venir ? Tournera-t-on la page d’Apocalypse 6 pour que les fléaux de ce livre se déclenchent et que notre monde soit mené à l’abattoir ?
Personne ne peut le dire aujourd’hui. Mais nous sommes un certain nombre à pressentir que l’orage va éclater. Et que ferons-nous ?
Nous sommes si peu de chose. Un virus invisible à l’œil nu et la vie orgueilleuse de notre monde sans Dieu s’arrête. Saurons-nous saisir la leçon et revenir de notre folie suicidaire ? Y aura-t-il un retour à Dieu ?

Que faudrait-il faire ?
Que devait faire le fils prodigue (Luc 15.11-24) affamé au milieu des cochons dans une terre païenne ? Il devait revenir vers son père. Il devait avaler son orgueil et reconnaître qu’il avait choisi le chemin qui le conduirait à une mort certaine s’il s’obstinait dans son choix. Revenir. Changer totalement de point de vue. Voir autrement. Voir son père autrement.
L’intelligence de ce garçon était d’apprécier sa situation et de discerner la ruine totale dont il avait été l’architecte. J’étais aveugle, et maintenant je vois ! Il était mort et, maintenant, il est revenu à la vie.
Revenir à Dieu. Cela est rarement l’effet d’un mouvement de masse. Si on attend de suivre quelqu’un d’autre, on pourrait bien périr faute d’action décisive et urgente.
Revenir à Dieu. C’est reconnaître que Dieu est Dieu, et que notre sort est de notre fabrication. Dieu n’est pas le coupable et il n’est pas le gêneur d’une vie heureuse. Nous sommes coupables et les modèles que nous nous sommes choisis sont les gêneurs de notre avenir. Il faut donc revenir. Le retour en arrière après un faux choix est l’évidence du plus grand des progrès.
Mais revenir à Dieu est humiliant. Les mots “J’ai eu tort” sont parmi les plus durs à dire. Tant que notre situation n’est pas désespérée, nous refuserons de les prononcer.
Mais notre situation est désespérée et le jugement est à la porte. Nous aussi, nous devrons payer toute la pile de factures qui s’est accumulée dans notre vie. Et notre faillite spirituelle nous en rend incapables. Nous sommes perdus et nous le serons toujours plus.
Dieu a envoyé son Fils unique, Jésus. Il est le seul de toute l’humanité à avoir endossé toutes les factures de tous les hommes. Il a le pouvoir de redresser l’économie spirituelle ruineuse de notre vie. Il est mort sur la croix du Calvaire pour faire cela. Trois jours plus tard, il est revenu à la vie. Cela prouve indiscutablement la véracité de ses paroles.
Mais il faut revenir. Il faut venir à ce Jésus si nous voulons changer de destin et retrouver notre place dans la famille de Dieu. Nous avons besoin de son pardon. Il n’y a rien d’autre pour nous faire revivre. Rien d’autre pour éviter l’orage qui gronde. Car il gronde. Ezékiel 7 est en train de s’écrire pour notre monde.
Il faudra lui faire confiance. Il faudra lui dire cela, tout simplement. Ça s’appelle prier, parler à Dieu, pénétrer dans sa dimension et nous laisser inonder par son amour.
Il faut revenir même si personne d’autre ne le fait. Mieux vaut être seul et vivre que nombreux et périr.
Vous reviendrez ? Aujourd’hui encore ? Il est temps, grand temps.

E. Egberts
28 mars 2020

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