Tout d’abord, pour être tout à fait clair, les assassinats perpétrés lors de l’attaque
contre Charlie Hebdo sont à condamner sans aucune réserve mentale. Jamais, le meurtre ne peut être banalisé, justifié,
excusé. Jamais.
Cela étant clair, je ne suis pourtant pas Charlie. Je peux
comprendre le choc des médias et des politiques devant la barbarie déclenchée
en plein Paris. Mais quand j’entends parler par ces mêmes médias des valeurs de
notre société actuelle, soi-disant battues en brèche par les tueurs de Paris,
je ne peux pas suivre.
Quelles valeurs ? Rire de tout ? Se moquer de tout ?
Provoquer inutilement, et souvent stupidement, ce que les gens tiennent pour
sacré ? Insulter, dénigrer parce que ce serait cela, la liberté de presse ?
Quelles valeurs ? Imposer la dictature de petites minorités
et interdire la liberté de parole à ceux qui osent s’y opposer ? Imposer
certaines idées et interdire ceux qui osent répandre des idées alternatives ?
Nos pontes médiatiques ne savent même pas à quel point l’espace de liberté s’est
rétrécie pour quiconque ne souscrit pas à leurs dogmes.
Quelles valeurs ? Notre société tue les enfants non
encore nés par millions, année après année, et aux frais du contribuable.
Quelles valeurs ? Le droit de tuer “dans la dignité”
les plus fragiles ?
On a éliminé les valeurs qui ont formées le fondement de
notre société et qu’a-t-on mis à leur place ? Une tolérance dévoyée
exclusivement applicable à ceux qui sont d’accord avec eux. Une dévaluation de
la vie par les marchands de la terre et leurs cargaisons de corps et d’âmes
d’hommes (Apocalypse 18.11-13). Un matérialisme étouffant qui cherche à éradiquer toute pensée du Dieu de la Bible.
Et une crédulité à toute épreuve que tout cela n’aura aucune conséquence.
Je lisais ce matin au réveil de la tuerie de Paris, ces mots
écrits il y a deux ans (dans le calendrier Méditations quotidiennes pour le jour même de la tuerie ...) : “Les repères seraient-ils perdus ? Non, ils
sont niés, vilipendés, attaqués, pour le moins bafoués. De là vient aussi la
crise morale encouragées par l’étalage et l’agrément de l’escroquerie et du
mépris de la vie. On appelle le mal bien et on le rembourse, et le bien mal, et
on le réprime. Difficile d’imaginer que nous en sommes arrivés là. Mais comment
le nier ?”
Ce sont ces “valeurs” que défend Charlie Hebdo. Alors, non,
je ne suis pas Charlie.
Rire de tout ? Il y a quelques années, une marque belge
de chaussures a fait une campagne publicitaire dans la presse gratuite. Un
dessin étalé sur une moitié de page montrait Jésus, s’arrachant de sa croix
pour aller acheter des chaussures. Franchement, cela ne se fait pas. Non parce
que c’est interdit, mais parce qu’on devrait se l’interdire. Il y a des limites imposées par la bienséance et
par le respect de ceux qui ne réagiront pas, même quand on les blesse inutilement
par provocation. Je m’étais dit au moment : “Qu’ils soient courageux et qu’ils
fassent la même chose avec l’Islam.” Charlie Hebdo a eu ce courage, ou faut-il
mieux parler de témérité ? C’est bien sûr le même manque de goût, et la même
volonté de blesser inutilement. Ils ont cherché. Hier, ils ont trouvé. Non, je
ne veux pas être de mauvais goût. Je condamne totalement ce qui s’est passé.
Mais je ne suis pas étonné.
Notre monde occidental sans valeurs, dévalorisé, qui étale
son nihilisme moral et spirituel par tous les médias, ne devrait pas se
permettre le luxe d’oublier les leçons du passé. Une société déracinée et
dévergondée disparaît tôt ou tard. Babylone, Rome, les Mayas, les Incas, pour
ne mentionner qu’eux, en ont tous fait l’expérience. L’Occident n’y échappera
pas. Que ce soit par Attila, surnommé le fléau de Dieu, qui signa la fin de
Rome, que ce soit par des Huns modernes ou que ce soit par la fin du monde qu’annonce
très sérieusement la Bible.
Les chrétiens ne prendront pas les armes. Ils connaissent la
parole : “A moi la vengeance, c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur.”
Un monde qui oublie cela court à la ruine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire