Voici un article un peu différent.
Il relate la différence technique entre roquettes et missiles et leurs effets sur la population de Gaza.
Il montre à quel point le Hamas est le pire ennemi de son propre peuple. Cela doit sûrement peser dans notre compréhension de ce conflit.
Des centaines de roquettes
lancées depuis Gaza finissent par s’y écraser
Des terroristes du Hamas défilent avec des roquettes Qassam à Gaza.
(Abed Rahim Khatib/Flash90)
La différence entre une roquette et un missile, et les roquettes du
Hamas et du Jihad islamique
Nous lisons ces jours-ci des déclarations sur les missiles et les
roquettes qui ne s’expliquent que par l’ignorance.
Gaza
a besoin d’un Dôme de Fer contre le Hamas : plus de 400 de ses roquettes y sont
tombées
Les
armes israéliennes pour en finir avec le Hamas
La différence entre une fusée et un missile réside dans son guidage
Le mardi 17 octobre, la journaliste Fran Sevilla, de Radio Nacional de
España, a déclaré
: « Ni le Hamas ni le Jihad islamique n’ont de missiles. Ils ont des
roquettes, ce qui est différent. Et ces roquettes peuvent causer des
destructions et des morts, sans aucun doute, mais pas avec la capacité
destructrice d’un missile. J’ai vu dans de nombreuses guerres la différence
entre une chose et une autre... »
Des terroristes du Hamas défilent avec des roquettes Qassam à Gaza. Ces missiles transportent des ogives contenant jusqu’à 20 kg d’explosifs et d’éclats d’obus (Photo : Said Khatib).
Le lendemain, le politologue
Ander Jiménez Cava, coordinateur du parti d’extrême gauche Elkarrekin
Podemos-IU au Parlement basque, assurait
: «Jamais dans leur histoire, ni le Jihad islamique ni le Hamas n’ont
utilisé des missiles. Ils ont toujours utilisé des roquettes, qui sont loin d’avoir
la capacité destructrice de faire sauter un hôpital. »
Terroristes du Jihad islamique avec leur plus gros missile, nom inconnu (Photo : Adel Hana/AP).
Il est regrettable de voir un journaliste et un homme politique
désinformer de cette manière. Et je dis désinformation parce que les
déclarations qu’ils ont faites sont ouvertement fausses. En termes militaires, la
différence entre une fusée et un missile ne réside pas dans sa charge
explosive. En fait, il existe de grosses roquettes dotées d’ogives plus
lourdes que, par exemple, les petits missiles antichar. La différence entre
une fusée et un missile réside dans son guidage. En termes militaires, les
roquettes sont des munitions d’artillerie propulsées par un moteur à combustion
et dépourvues de système de guidage. Un missile possède un système de
guidage, qui peut être contrôlé à distance, par radar, par infrarouge, par
GPS, par laser et désormais également par intelligence artificielle.
Une Ayyash 250, la plus grosse roquette du groupe terroriste Hamas. Il a une autonomie de 250 km (Photo : Al Mayadeen).
Les roquettes de Gaza sont
conçues pour causer des dégâts aveugles aux civils
Le contexte de cette controverse
semble être une tentative de réduire le danger posé par l’arsenal d’artillerie
des terroristes du Hamas. En fait, beaucoup de gens, lorsqu’ils entendent que
le Hamas lance des « roquettes », semblent penser que l’attaque n’est pas aussi
grave que lorsqu’Israël lance des missiles. Ils devraient plutôt penser le
contraire : les roquettes du Hamas sont particulièrement dangereuses
précisément en raison de leur absence de système de guidage. Alors que les
missiles utilisés par Israël sont des armes de précision (ce qui permet de
réduire les pertes collatérales en cas d’attaque), les roquettes du Hamas et
du Jihad islamique (les deux principaux groupes terroristes opérant dans la
bande de Gaza) sont conçues pour tuer des civils. sans discernement. C’est
pourquoi nombre d’entre eux, en plus des explosifs, transportent également des
éclats d’obus dans leur ogive pour amplifier les dégâts.
L’arsenal de roquettes des terroristes du Hamas (Source : Fabian Hinz/Wilson Center).
Aujourd’hui, la plupart des
armées utilisent des roquettes à un niveau tactique, qu’il s’agisse de petites
roquettes lancées par des avions ou des hélicoptères comme armes d’appui
rapproché pour les opérations au sol, ou de roquettes lancées à partir de
lanceurs multiples, comme arme d’artillerie. En effet, une grosse fusée
serait une arme stratégique dangereuse, précisément en raison de son manque de
guidage. Autour de ce paragraphe, nous pouvons voir deux images publiées
par le Wilson Center qui passent en revue les arsenaux de roquettes du
Hamas et du Jihad islamique. La plus grosse roquette du Hamas, l’Ayyash 250,
a une portée de 250 km. La portée des plus grosses roquettes du Jihad
islamique est inconnue.
L’arsenal de roquettes des
terroristes du Jihad islamique (Source : Fabian Hinz/Wilson Center).
La fusée la plus meurtrière du
Jihad islamique est la Badr 3 : elle possède une ogive contenant entre 300
et 400 kg d’explosif (pour nous donner une idée, un missile américain
BGM-109 Tomahawk a une ogive de 450 kg). Les roquettes du Hamas les plus
courantes sont les Qassam, dont au moins quatre variantes sont connues avec
des tailles, des poids et des ogives différents. Le plus lourd est le Qassam
3, avec une ogive de 20 kg d’explosifs et d’éclats d’obus, une longueur de
220 cm et une portée de 16 km.
Un graphique montrant des roquettes tirées depuis Gaza sur Israël le 7 octobre. Quelque 550 roquettes ont atterri sur Gaza même, selon les estimations des Forces de défense israéliennes. En rouge foncé, nous voyons les sites de lancement, et en rouge les endroits où ces roquettes sont tombées (Photo : Fuerzas de Defensa de Israel).
Des centaines de roquettes
lancées depuis Gaza retombent dans la bande de Gaza
Le problème de ces fusées n’est
pas seulement leur manque de guidage, mais aussi leur faible fiabilité. Lors
des attaques terroristes du Hamas contre Israël en 2021, sur 2.968
roquettes lancées, 439 sont tombées sur Gaza, tuant une vingtaine de
personnes, selon les estimations des Forces de défense israéliennes. Le
Hamas et le Jihad islamique ne semblent pas se soucier de tuer des civils à
Gaza, et les morts causées par ces roquettes ratées ne sont jamais
signalées par ces groupes terroristes.
La portée des roquettes lancées
depuis la bande de Gaza contre Israël (Photo : Dekel E).
Certaines roquettes ont semé la
terreur parmi la population civile
Bien que ces roquettes aient des
ogives plus légères que les gros missiles de croisière, l’arsenal d’artillerie
du Hamas et du Jihad islamique ne cherche pas seulement à tuer sans
discernement des civils israéliens, un effet qu’ils obtiennent moins
souvent qu’ils ne le souhaiteraient grâce aux systèmes de missiles anti-aériens
israéliens, l’Iron
Dome et Iron
Beam, qui parviennent à abattre bon nombre de ces roquettes avant qu’elles
ne touchent le sol. Son effet est également psychologique : comme Hitler avec
les roquettes V-2, le Hamas et le Jihad islamique cherchent à provoquer la
terreur. Prenons en compte ce que signifie vivre en Israël avec la menace
de ces missiles, dont la portée couvre presque tout le pays, comme nous le
voyons ci-dessus.
Image publiée par l’armée israélienne montrant un site de lancement de roquettes du Hamas à côté d’une garderie à Gaza (Photo : Fuerzas de Defensa de Israel).
Le crime de guerre consistant à
installer des sites de lancement dans des zones peuplées
Au danger que représentent les
tirs de roquettes tant pour les civils d’Israël que pour ceux de Gaza, il faut
ajouter que le Hamas et le Jihad islamique les lancent depuis des zones
peuplées, utilisant la population comme bouclier humain pour tenter d’empêcher
Israël d’oser mener une contre-attaque qui détruirait ces rampes de lancement. Aujourd’hui,
les Forces de défense israéliennes ont montré certains
de ces sites de lancement, à quelques mètres seulement des mosquées, des
jardins d’enfants, des écoles, des bâtiments de l’ONU.
Image publiée par l’armée israélienne montrant un site de lancement de roquettes du Hamas à côté d’un groupe d’écoles à Gaza (Photo : Fuerzas de Defensa de Israel).
En utilisant la population
civile comme bouclier humain, le Hamas et le Jihad islamique commettent un
crime de guerre contre les habitants de Gaza, se livrant à une pratique
expressément caractérisée par le
Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 1949 dans son
article 51.7, qui interdit l’utilisation de la population civile comme
boucliers humains "pour mettre certains points ou zones sous
couvert d’opérations militaires, notamment pour tenter de protéger des objectifs
militaires contre des attaques, ni pour couvrir, favoriser ou entraver des
opérations militaires".
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